lundi 27 février 2017

PANMURE LAGOON - Petite balade sympa d'Auckland




À Auckland, c'est facile, 
la plupart des éléments du relief 
ont presque tous une origine volcanique, 
qu'il s'agisse des collines ou bien des lacs.
 Le Panmure Basin ou Panmure Lagoon  
en est l'une des multiples illustrations. 
Ce cratère lagunal ouvert 
sur l'estuaire de la rivière Tamaki, 
à la forme concentrique presque parfaite, 
serait né il y a environ 18'000 ans 
à la suite d'une violente explosion.    


Un fracas difficilement imaginable aujourd'hui dans cet endroit paisible qui constitue une agréable promenade au bord de l'eau. Accessible de plusieurs endroits, bien aménagé sur l'ensemble de la circonférence avec une base nautique, des terrains de jeux et un parcours de fitness en 12 stations pour les amateurs, le circuit de 3 kilomètres est sans difficulté, entièrement bitumé et complété d'une passerelle qui permet de fermer la boucle. 


Photo de la lagune de Panmure Auckland Nouvelle-Zélande
Passerelle - Panmure Lagoon - Auckland ©SM

De la passerelle, on peut facilement ajouter un petit détour qui offre de jolies vues au bord de la rivière Tamaki, entre les deux routes qui l'enjambent.

Photo de la rivière Tamaki Auckland Nouvelle-Zélande
Tamaki River - Accès par la lagune de Panmure - Auckland ©SM


Les bords du lac ne sont pas bloqués par les maisons qui le surplombent, en peu en retrait. Les points de vue et la végétation varient d'un point à l'autre du lac avec des allées ombragées de vieux arbres majestueux, quelques zones plus marécageuses, des espaces de pelouse et le Mont Wellington qui domine le lac au nord.
Du côté de la faune et comme souvent en Nouvelle-Zélande, beaucoup d'oiseaux.


Panmure Lagoon - Auckland (De Lagoon Drive jusqu'au au Sailing Club) ©SM
Photos de la lagune de Panmure Auckland Nouvelle-Zélande
Panmure Lagoon - Auckland - (Du Sailing Club au Sud-est de la lagune) ©SM
Photo de la lagune de Panmure Auckland Nouvelle-Zélande
Panmure Lagoon - Auckland - (Sud de la lagune - Vue sur Mt Wellington) ©SM

Au sud-ouest, un salon de thé propose des douceurs et une halte gourmande avec à proximité, la gare et les petits trains de la Auckland Society of Model Engineers. Chaque dimanche, cette association d'amateurs de modèles réduits ferroviaires ouvre pendant quelques heures son circuit au public pour un petit tour de train-train facturé 2NZD. Le jour de notre passage, pas d'activité au bassin situé près du chemin de fer, un autre espace dédié aux modélistes, mais pour les bateaux cette fois.


Photo modèle réduit de train Panmure Lagoon Auckland Nouvelle-Zélande
Auckland Society of Models Engineers - Modèles réduits de train / Lagune de Panmure Auckland ©SM

Du côté nord, au plus près du Mont Wellington, des zones de loisirs avec les toboggans géants et piscines du "Lagoon leisure center", là encore très calme au moment de notre passage.

Une balade facile, sans prétention mais bien agréable quand on a envie de sortir et de prendre l'air sans disposer de beaucoup de temps.

Panmure lagoon :
3 kilomètres environ.
Facile et plat, chemin entièrement bitumé.
Un peu de dénivelé sur la partie sud.
Vues sur le Mt Wellington. 
Peut se combiner avec la visite du Mt Wellington et/ou les bords de la rivière Tamaki, côté Auckland ou côté Bucklands beach.

Photo de la lagune de Panmure Auckland Nouvelle-Zélande
Panmure Lagoon - Auckland

Les volcans d'Auckland, voir aussi :
Auckland - Collection de volcans sur poudrière
Rangitoto, "landmark" naturel d'Auckland
Devenport
Maungawhau - Mont Eden, un incontournable d'Auckland
Panmure Lagoon, petite balade sympa d'Auckland
Mount Albert / Owairaka - Volcan d'Auckland
Mangere Mountain, Mangere Lagoon & Puketutu island

Sources et plus d'infos :
Auckland Society of Model Engineers  ICI

vendredi 24 février 2017

LIVRES - Saga maorie (Haka - Utu) - Caryl Férey


Le "polar" est par excellence le genre 
qui permet de se déconnecter 
le temps d'une enquête.
Avec les deux volets
de la saga maorie
on remet deux fois le couvert
et on double le plaisir 
en y associant la découverte 
d'un pays
et d'une culture.


Saga maorie de Caryl Férey
Folio policier
Genre : polar
Première édition :
Haka (Baleine- Le seuil) : 1998
Utu (Gallimard) : 2004



Initialement publiés en deux temps, les deux volets de la saga maorie peuvent se lire indépendemment ou l'un à la suite de l'autre comme je l'ai fait avec l'édition 2016 qui les combine en y ajoutant un chapitre inédit. Utu constitue plus ou moins la suite de Haka même si le policier-enquêteur-héro n'est pas le même et que l'enquête prend une direction et une ampleur différente d'une histoire à l'autre.

J'ai eu d'abord un peu de mal à entrer dans haka à cause du style ampoulé de l'auteur et puis j'ai fini par en faire abstraction pour me laisser prendre par l'enquête; une écriture que s'est sans doute fluidifiée aussi parce que c'est un point qui ne m'a pas génée dans Utu.

Ces deux enquêtes nous font plonger dans un monde ultra-violent bien loin du ressenti de l'expérience néo-zélandaise qui peut être la mienne :
- les enquêtes sont menées par cette race d'inspecteurs incorruptibles hors normes et hors règles, un peu déjantés, drogués et/ou alcoliques, bagareurs et ne répondant qu'à leur propre conscience et leur propre déontologie,
-  ils font face seuls (ou presque) à un monde politico-économico-médiatique pourri jusqu'à la moelle,
-  les maoris sont poussés aux extrêmes et font eux-aussi revivre de vieilles traditions qu'on croyait disparues pour essayer de faire valoir leurs droits, faire respecter leurs morts et retrouver leur honneur.


Deux "thrillers" toutefois bien ficelés et d'autant plus intéressants qu'ils sont bien documentés : on se balade entre Auckland et ses environs, dans l'île du nord, à Roturoa, à Waitakere Range ou au Northland. On apprend également beaucoup de choses sur la culture maorie, notamment dans le deuxième volume.
Bref, un bon moment qui m'a rappelé la lecture de Yeruldelgger de Patrick Manoukian où l'on retrouvait au travers d'une enquête toute aussi violente menée par le même type de héro solitaire, un plaisir du voyage et de la découverte identiques, dans le cadre de la Mongolie cette fois. 

On accroche ou pas, moi j'aime finalement assez. 



Un mot sur l'auteur :
Caryl Férey est un auteur français né en 1967, écrivain, voyageur et scénariste.
Après une enfance bretonne, il fait le tour d'Europe à moto puis un tour du monde à 20 ans en passant par la Nouvelle-Zélande qui lui inspirera Haka puis Utu.
C'est son "Zulu" paru en 2008 qui lui fait gagner le "Grand Chelem : dix prix, neuf traductions et un film tourné au cinéma à l'été 2012 par Jérome Salle".
Sa bibliographie conséquente comprend des romans, des polars (nombreux prix qui font de cet auteur un spécialiste reconnu du genre) et des livres pour la jeunesse. Il a aussi écrit pour des musiciens, le théâtre et la radio.

Dans mon petit lexique Maori-Français :
Haka : danser, une danse
Utu : se venger, la vengeance

Sources et plus d'infos :
Site de Caryl Férey - ICI

mardi 21 février 2017

Musée d'Auckland - "Être chinois en Nouvelle-Zélande" en photos

Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille ...  mais j'ai beau être une froggie bien franchouillarde, moi je préfère rester bien au sec, alors pour changer d'air en évitant les gouttes pendant une semaine pluvieuse il n'y a rien de mieux que le Musée Mémorial d'Auckland. Un petit plaisir dont il ne faut surtout pas se priver quand on réside à Auckland parce qu'un simple justificatif de domicile permet l'obtention immédiate de la carte du musée avec accès gratuit à toutes les salles d'exposition, permanentes et temporaires, aussi souvent qu'on le souhaite. On peut même en faire bénéficier nos invités, ce qui relève du bon plan quand on sait qu'un touriste étranger doit débourser 25 NZD pour une entrée simple.

Objectif du jour : l'exposition Being Chinese in Aotearoa: a photographic Journey, un bon complément au festival des lanternes qui s'est tenu la semaine dernière.

Quelques difficultés pour se garer à l'extérieur et une effervescence de ruche à l'intérieur indiquent que je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée de génie, le musée est un refuge ! Heureusement, il est grand et les groupes de touristes ou d'écoliers se dispersent vers les grandes salles des collections alors que moi, ce qui m'intéresse ce sont les deux salles de la galerie Sainsbury Horrocks au deuxième étage.


Une exposition qui peut paraitre modeste dans l'enceinte monumentale de ce musée mais qui n'en est pas moins majeure parce qu'au travers d'une centaine de photographies sélectionnées sous la houlette de la curatrice Phoebe H. Li - une sociologue néo-zélandaise qui étudie cette communauté depuis 2002 - est présenté pour la première fois en Nouvelle-Zélande un panorama historique de l'immigration chinoise sur une période de 175 ans et la façon discrète dont cette communauté a su s'intégrer pour contribuer à la vie locale sous tous ses aspects.
Un parti pris sciemment positif et constructif qui montre la persévérance de toute une communauté plus que l'amertume face à un ostracisme qui était pourtant la norme pendant très longtemps (1).

Non sans ironie, cette exposition est née à la suite d'un colloque auquel participait Phoebe H. Li en Chine, au cours duquel les participants furent étonnés de découvrir l'existance de néo-zélandais d'origine chinoise, implantés de longue date. C'est pour répondre aux questions alors suscitées en Chine que l'idée d'une exposition de photographies a pris forme, s'est affinée pour aboutir à l'Overseas Chinese History Museum of China de Beijing où elle a été inaugurée en octobre 2016.

Un timing parfait pour le musée d'Auckland qui cherchait à organiser un événement au moment du festival des lanternes . Cette exposition est un coup de projecteur sur un pan complet d'histoire jusqu'alors relativement inexploré et méconnu qui illustre un modèle d'intégration exemplaire dans un contexte d'immigration forte (2).

 
Des lieux emblématiques ...


Les photographies sont organisées par panneaux pour illustrer des moments ou des activités marquantes dans le temps : le premier immigrant chinois officiel en Nouvelle-Zélande, la première chinoise, la ruée vers l'or (New Gold Mountain au milieu/fin du 19ème, après celle des États-Unis et beaucoup de similitudes), les commerçants à Dunedin dans l'Otaga et ailleurs, les "cultivateurs", les entrepreneurs, les commerçants, les soldats de la première puis de la deuxième guerre mondiale, les mariages mixtes et le métissage, etc.

Toutes ces images ont fait l'objet d'un travail de sélection titanesque en collaboration avec John B Turner, historien de la photographie : il a fallu éditer et choisir parmi plus de 10'000 photos venant de 16 institutions publiques et de collections privées pour n'en retenir qu'une centaine qui soient à la fois parlantes historiquement mais aussi intéressantes esthétiquement.

S'y est également ajouté un travail de restauration qu'on devine dans l'exposition avec la photo d'une mère et de son enfant, avec sur une même planche un cliché en l'état d'origine associé à la version restaurée.

Si quelques personnages sont identifiés et documentés beaucoup d'autres sont des figurants anomymes. On découvre au passage quelques lieux emblématiques ou des paysages aujourd'hui disparus comme les jardins de Newmarket d'Auckland complètement urbanisés aujourd'hui.

Auckland Memorial Museum Exhition - Photo de famille en couleur - Cultivateurs en Nouvelle-Zéalnde


Des explications et anecdotes intéressantes et/ou amusantes et/ou émouvantes enrichissent ce panorama et ces parcours. Les premiers migrants par exemple, surtout des hommes, n'étaient pas là pour rester mais pour faire fortune avant de rentrer en Chine. On peut s'émouvoir de l'histoire du naufrage d'un navire au large de Dunedin qui ramenait des dépouilles pour qu'elles soient enterrées en Chine selon les usages et des cérémomies qui ont été organisées plus tard, avec des maoris, pour la paix des âmes après que l'épave aie été retrouvée il y a quelques années. Ou encore, au moment de la première guerre mondiale, quelques clichés évoquent les 55 soldats d'origine chinoise qui se sont engagés, un chiffre à la fois faible et important pour une communauté constituée alors essentiellement d'hommes trop âgés pour être soldats.

Du côté des personnage identifiés, Appo Hocton (Huang Heting), le premier migrant "officiellement" enregistré sur les registres néo-zélandais dont pas moins de 1'600 néo-zélandais revendiquent aujourd'hui l'ascendance. Hommes d'affaires ou entrepreneurs, certains ont bati des empires ou laissé leurs marques comme Chew Chong qui le premier utilisa les nouvelles techniques de réfrigération pour exporter la crème, considéré comme le père fondateur de l'industrie laitière néo-zélandaise. Un autre, ouvrit le tout premier supermarché du pays, un événement en son temps.
     
Quelques photos plus actuelles montrent que cette communauté excelle et s'intègre dans l'ensemble du tissu socio-économique et qu'elle a su se libérer des stéréotypes dans lesquels on l'avait obligée à se cantonner pendant longtemps, que ce soit du fait des préjugés extérieurs ou des obligations culturelles intrinsèques et propres à la communauté.


Une communauté active à Auckland - En bandes dessinées - Ant Song & Helene Wong

À ces très belles photos s'ajoutent
- quelques objets,
- un petit film sur un couple de cultivateur irrésistible et atendrissant qui, grâce à une espèce résistante qu'ils ont gracieusement partagée, a sauvé les cultures de patates douces du pays un temps menacées,
- des témoignages aussi,
- ainsi que des panneaux de bandes dessinées créés pour l'occasion, qui permettent une promenade à Auckland avec un jeune chinois accompagné de sa grand-mère sur les traces de personnages illustrants de multiples talents et facettes.





Une visite à faire, intéressante aussi bien pour l'aspect historique, reflet des époques, que pour le choix de photos, variées et très belles. 
Il est d'ailleurs dommage qu'il n'y ai pas de catalogue de l'exposition (sans doute trop coûteux / un sujet à creuser, l'édition semble chère en Nouvelle-Zélande) c'est mieux pour le porte-feuille même s'il y a toujours l'option d'acheter à la boutique du musée quelques reproductions sous forme de cartes postales ou alors le petit livret reprenant l'ensemble des planches de BD exposées. 




Nota :
(1) Comme le Canada, l'Australie ou les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande avait adopté dès 1881 des lois restrictives et discriminatoires contre l'immigration chinoise. Ce n'est qu'à l'issu de la deuxième guerre mondiale que cesse vraiment l'ostracisme anti-chinois pour lequel le premier ministre néo-zélandais, Helen Clarck à l'époque, s'est officiellement excusé en 2002.  
(2) Sur les 170'000 personnes d'origine chinoise recensées aujourd'hui dans le pays, seul un quart est né sur le sol national. Une immigration récente à la sociologie différente de celle du passé présentée dans l'exposition avec une population plus féminine et plus éduquée aujourd'hui.   

Infos pratiques :
Exposition Being Chinese in Aotearoa : a photographic Journey
Auckland War Memorial Museum 
Sainsbury Horrocks Gallery / 2ème étage
Du 10 février 2017 au 10 février 2018
Ouvert tous les jours de 10h à 17h
Gratuit avec l'entrée du musée
Présentation de l'exposition par le musée ICI 


Sources et plus d'infos :
The Chinese who made NZ home - Photos et Interview radio de Dr. Phoebe H. Li - RNZ 31/01/2017 ICI
Innovative market gardeners feature in exhibition showing hidden history of NZ Chinese - NZ Herald 28/01/2017 ICI
Portraits of perseverance - China Daily 25/10/2016 ICI

vendredi 17 février 2017

Question chaude : faut-il bouger l'été en Nouvelle-Zélande ?

Les titres du NZ Herald le 25 janvier 2017


Alors que les "grandes vacances d'été" 
viennent de se terminer en Nouvelle-Zélande 
et que les écoliers ont repris le chemin de l'école, 
une question a beaucoup
alimenté les conversations
après avoir fait l'actualité 
 fin janvier :

Faut-il changer les dates de l'été ?

Voilà une problématique 
qui rejoint un sujet 
que j'avais développé avec :




Cette fois, il ne s'agit toutefois pas tout à fait de la question des dates des saisons, toujours aussi floues, mais de celles des vacances d'été que certains voudraient voir décalées d'un mois, la faute à l'été pourri ! 




Mais de quoi s'agit-il exactement (2) ?

1 - Cette année, dans la plupart des régions de Nouvelle-Zélande, l'été a été plutôt pourri en décembre et en janvier avec des records de froid au sud du pays. L'été a semble-t-il fini par arriver en ce début de mois de février après avoir tardé à venir.

2 - À cette réalité, s'ajoute la "perception" qu'il s'agit d'une tendance : que l'été n'est plus ce qu'il était, qu'il a glissé pour se "décaler" un peu plus tard par rapport à ce que le pays pouvait connaitre par le passé, pour des raisons que certains n'hésitent pas à attribuer aux changements climatiques. 

3 - En Nouvelle-Zélande l'année scolaire démarre en février, entre Auckland's Day et Waitangi Day. Comme dans le reste du monde occidental, elle fait suite à une longue coupure pour les "vacances d'été" qui commencent ici un peu avant Noël, à la mi-décembre, au début de l'été austral.

Conclusion : décembre et janvier sont pourris, l'été tarde et février est plus estival si bien que les grandes vacances sont gâchées alors que les enfants doivent retourner à l'école au moment où il fait le plus chaud et le plus beau.

De là à la solution, il n'y a qu'un pas : il suffit de changer les dates du calendrier scolaire pour faire en sorte que les vacances d'été commencent en février au lieu de fin décembre


Pétition Peter Dunne/United Future 2017
Peter Dunne, député parlementaire pour le parti centriste United Future*, s'est emparé de la question fin janvier :
 il a d'abord lancé une pétition 
avant de soumettre sa proposition au parlement pour qu'elle y soit étudiée (4)
Cela risque de prendre un peu de temps parce qu'une modification du calendrier aurait des  conséquences pour plusieurs secteurs d'activités importants, de l'éducation à l'industrie touristique en passant par les services publics. 
Mais le député est confiant, fort d'avoir déjà initié et porté le projet du changement des horaires d'été effectif dans le pays depuis 2007.


L'idée du nouveau calendrier serait d'avoir :

→ une coupure courte au moment des fêtes de Noël et du nouvel an,
→ un retour à l'école en janvier pour terminer l'année scolaire,
→ des vacances d'été décalées à février,
→ une reprise pour une nouvelle année scolaire en mars.


Du côté de l'éducation (2), cela pourrait être une bonne chose car la reprise en février avec un temps chaud n'est pas toujours favorable à la concentration en classe. Par contre, du fait de programmes chargés et déjà difficiles à boucler, un changement n'est envisageable qu'avec un glissement équivalent des périodes d'examens... mais alors, la période des fêtes de fin d'année n'aura rien d'idéal pour ceux qui doivent faire rapidement les corrections.

Des industriels du tourisme (2) estiment quant à eux que cela peut avoir des retombées positives si l'on considère qu'un temps plus stable et plus chaud incitera les Kiwis à profiter d'avantage de ce que le pays à offrir et que les professionnels seront moins soumis aux risques d'annulations liées aux intempéries au moment des grandes vacances. Par contre, les modifications de calendrier envisagées risquent d'exacerber une demande saisonnière déjà tendue en faisant coïncider les grandes vacances nationales avec la plus haute saison pour les visiteurs internationaux dont la demande a été boostée ces dernières années côté asiatique du fait des vacances du nouvel an chinois.


Beaucoup de points à résoudre, peser et débattre qu'on pourrait résumer à:
les Kiwis ne sont pas sortis de l'auberge ! 


Et ceci d'autant moins qu'on peut tout de même s'interroger sur la justesse du postulat de base qui stipule que :

"L'été est meilleur en février qu'en janvier" 

Alors, mythe ou réalité ?

C'est une analyse sur laquelle mon journal de référence (3) s'est là encore penché en faisant appel à l'expertise d'une scientifique du NIWA (National Institute of Water and Atmosphere) qui a étudié et comparé les températures maximales et le nombre de jours de pluie enregistrés en janvier et en février sur une période longue et significative.

Qu'indiquent les chiffres ?

Si les gens ont généralement l'impression que février est le mois le plus chaud et le plus sec, ce n'est pas la même réalité suivant les régions. Pour Gisborne et Masterton par exemple, février est, en moyenne, plus humide et plus froid que janvier. Globalement et sur la durée, les températures moyennes de janvier et février ne diffèrent que d'un seul degré. La "perception" actuelle d'une différence plus importante est sans doute faussée par le mois de février exceptionnel de 2016 pendant lequel des records de températures avaient été enregistrés. L'étude de l'historique contrebalance cette impression et montre que ce mois n'est pas toujours le meilleur et qu'il n'est pas à l'abri d'épisodes de mauvais ou même de très mauvais temps.
Pour la scientifique, aucun élément de l'analyse ne permet de conclure à un quelconque "glissement" ou changement de rythme de l'été. Cette période est tout simplement et par définition "variable" et cette variabilité du climat est seule responsable du temps d'été.

Dans le même article (3), les journalistes se sont amusés à reprendre et décortiquer tous les chiffres, à grand renfort de courbes et de comparaisons sans finalement détecter de "nouvelle" tendance ou aboutir à d'autres conclusions.

En fait, si le temps d'été en Nouvelle-Zélande est très variable c'est lié
à sa position unique et extrême sur le globe terrestre (1) :
deux îles des 40ème rugissants, complètement isolées et soumises aux influences des vents du sud Pacifique !

Alors si la Nouvelle-Zélande n'est pas chapeautée par les hautes pressions d'un anticyclone, le pays est totalement exposé. C'est ce qui s'est passé en cette fin d'année 2016 et ce début 2017 : les anticyclones restaient au dessus de la mer de Tasman et le sud de l'Australie pour laisser le pays soumis à un temps extrêmement variable, empêchant l'installation d'un été long et chaud.






Tout ça pour dire que les fondements scientifiques d'un changement de temps sont loin d'être établis et que la donne n'est de toute façon pas maîtrisée. Le débat sur l'opportunité d'un changement de calendrier scolaire n'en est pas moins lancé et les parlementaires auront à se prononcer.

Une affaire à suivre en ne perdant tout de même pas de vue, bon sens oblige :

la Nouvelle-Zélande est le "pays du long nuage blanc" 
pas celui du "soleil chaud et sec" (1).  

(ou alors ça se saurait !)


Nota :
* Député depuis 1984, Peter Dunne est aujourd'hui l'unique représentant au parlement du parti centriste United Future. Il a toujours occupé une position ministérielle dans les gouvernements qui se sont succédés depuis 2008 (sauf le temps d'une suspension en 2013, levée en 2014), associé avec le parti Maori au parti gouvernemental minoritaire.

Sources et plus d'infos :
(1) New Zealand Summer : why are we waiting ? - NZ Herald 08/01/2017 - ICI
(2) Change of seasons: Time to move the Kiwi summer ? - NZ Herald 25/01/2017 - ICI
(3) Is summer really occuring later ? We crunch the numbers - NZ Herald 29/01/2017 - ICI
(4) United Future leader Peter Dunne launches petition on whether New Zealand should change summer dates - NZ Herald 26/01/2017 - ICI
(2) Summer solution: move it - Via pressReader - ICI

mercredi 15 février 2017

À Auckland le multiculturalisme se partage avec le festival des lanternes

2017 - Année du coq - ©SM

Dans le monde chinois, 
le festival des lanternes marque la fin 
des célébrations du nouvel an 
et dans une ville multi-culturelle 
comme Auckland
où la population d'origine asiatique 
représente une part de plus en plus importante 
de la communauté*, 
c'est un événement qui a trouvé sa place 
au calendrier des festivités de la ville. 
Drainant chaque année des milliers de visiteurs dans son sillage
 (plus de 200'000 en 2016), 
c'est une manifestation désormais bien ancrée,
 très populaire et très appréciée des familles qui y affluent.


Organisé sous l'égide du Auckland Tourism, Events & Economic Development (ATEED) en partenariat avec Asia New Zealand Foundation, ce festival a été introduit en 2'000 au Albert Park qui l'a accueilli pendant 15 ans avant qu'il ne soit transféré en 2016 au prestigieux parc du Domain, mieux à même d'accomoder sa croissance.
Le succès du festival a été immédiat, dès sa première édition organisée avec des lanternes d'occasion importées de Singapour, parfois défaillantes, et il ne s'est pas démenti depuis, renouvelé sans cesse par l'importation de containers entiers pour assurer la féérie de la fête (20 containers de lanternes pour l'édition 2016 installée pour la première fois au Domain !).

Photos du festival des lanternes d'auckland 2017
Festival des lanterne d'Auckland 2017 - ©SM

Illuminé comme il se doit par la pleine lune, le festival s'est ouvert cette année le jeudi 9 février pour se terminer dimanche 12 février. Chaque soir pendant quatre jours, les plus de 800 lanternes chinoises traditionnelles formaient l'ossature de la fête, illustrant des thèmes multiples comme des scènes de vie en Chine ou en Nouvelle-Zélande, les signes du zodiaque chinois, des animaux ou encore des fêtes et traditions chinoises. Mises en scène dans le cadre exceptionnel des jardins du Domain, ceux-ci prennent une nouvelle dimension quand sous le ciel nocturne un dragon majestueux se refléte dans les eaux d'un bassin ou que la canopée des vieux arbres s'éclaire des scintillements produits par les guirlandes de lanternes aux formes et aux couleurs variées posées sur ses branches.

Photos du festival des lanterne d'Auckland 2017 - Scènes de vie traditionnelles chinoises
Festival des lanternes d'Auckland - Scènes de vie traditionnelles en Chine - ©SM

Le premier soir est le plus calme parce qu'il est consacré à "l'appréciation des lanternes" pour ceux qui veulent en profiter sans trop de bousculade.
Les autres soirs sont plus festifs avec plusieurs types d'animations qui viennent s'y ajouter :
- un Noodle Night Market propose de la nourriture de rue variée sur une grande allée,
- un marché de bric-à-brac en tous genres avec beaucoup d'objets lumineux made in China assez inutiles mais sur lesquels se précipitent les badauds offre une touche marchande un peu forraine,
- des spectacles variés présentent différentes facettes de la culture chinoise avec des musiciens, des danseurs, des danses du lion, des démonstrations d'arts martiaux etc.
- des stands d'animation permettent de participer avec par exemple un karaoké ou la fabrication de lanternes.
Pas de doute, c'est une grande fête, tous les éléments y sont, et elle se cloture traditionnellement par un feu d'artifice.


Festival des lanternes d'Auckland 2017
 

Cette année, le Musée d'Auckland qui domine ces événements tout en haut du Domain était lui aussi sous des spots, rouges, couleur du bonheur et de la fête en Chine. Outre les ateliers qu'il proposait en nocturne pendant le festival, le musée a lancé à cette occasion une grande exposition de photos intitulée Being Chinese in Aotearoa : a photogaphic Journey consacrée à 175 ans de présence des Chinois en Nouvelle-Zélande.

Photos d'animaux au festival des lanternes d'Auckland 2017
Zodiaque chnois et animaux divers - Festival des lanternes d'Auckland 2017 - ©SM

Et pour l'anecdote, je n'ai pu m'empêcher de noter vers l'entrée, la scène consacrée à Hong Kong avec skyline, jonque et dim sum, à proximité de laquelle plusieurs panneaux présentaient les différentes facettes de cette ville ainsi mise à l'honneur, avec des photos et informations préparées par le Hong Kong Tourism Board. Il faut dire que la Chine est le deuxième marché export pour Auckland et qu'elle garde un fort potentiel de croissance qu'il faut cultiver, justifiant l'organisation d'un forum de rencontres en marge du festival. Il est l'occasion de tisser des liens entre délégués chinois (200 cette année), élus, migrants et représentants du monde des affaires avec à l'ordre du jour, des discussions sur les liens économiques, les investissements, la politique gouvernementale et les ouvertures commerciales.

 
Une dimension dont les galeries et les commerçants du quartier de Parnell ont bien perçu les bénéfices potentiels puisqu'ils organisent eux aussi, et depuis plusieurs années maintenant, des expositions en lien avec le nouveau signe du zodiaque à ce moment opportun du calendrier. 


Alors c'est officiel, Auckland aussi est entré dans l'année du coq ! 

Nota :
* Auckland est la ville la plus peuplée et la plus cosmopolite de Nouvelle-Zélande puisqu'on y recensait 1,4 millions d'habitants en 2013 soit 33% du total du pays. Sa population d'origine asiatique - toutes origines confondues - enregistrait alors 307'000 individus soit une part de 22% du total, en très forte croissance par rapport au recensement de 2001 aussi bien en nombre - qui a doublé - qu'en proportion (chiffres 2001: 151'650 et 13%).

Infos pratiques : 
Exposition Being Chinese in Aotearoa : a photogaphic Journey
Auckland War Memorial Museum
Du 10 février 2017 au 10 février 2018
Ouvert tous les jours de 10h à 17h
Gratuit avec le ticket d'entrée du musée
Voir la présentation de l'exposition par le musée - ICI

Sources et plus d'infos :
Lantern festival ready to light up Auckland Domain to celebrate Year of the Rooster - NZ Herald 8/2/2017 - ICI
Auckland Lantern Festival & Fireworks 2017 - Auckland ICI
Auckland Lantern Festival lighs-up Domain for first time - Stuff 18/02/2016 - ICI

lundi 13 février 2017

LIVRES - Getting rooted in New Zealand - Jamie Baywood



Ce livre je l'ai lu et j'en fait donc une revue rapide mais je ne vais pas m'étaler dessus parce qu'à part la couverture un peu mignonne du skyline d'Auckland, il n'a pas un très grand intérêt.


Getting rooted in New Zealand de Jamie Baywood
Pas de traduction française
Genre : biographie / récit d'expérience
Première publication : 2013
Autopublication (Createspace)
 




J'avais repéré ce bouqin sur le site de goodreads où il avait globalement d'assez bonnes revues (3,5/5). Le livre se présente sous forme de journal et décrit la vie au jour le jour d'une jeune californienne partie sur un coup de tête à Auckland en Nouvelle-Zélande avec un visa d'un an ne lui ouvrant que des emplois précaires à la limite de l'absurde. Non sans dérision, cette jeune femme un peu naïve nous fait part de sa petite vie, de ses états d'âme et de ses relations avec la gent masculine. Beaucoup d'introspection et une approche qui rappelle un peu le  Eat, Pray, Love (Mange, Prie, Aime) d'Elizabeth Gilbert, mais alors de très très très très très loin !
Le livre comporte très peu de descriptions de la Nouvelle-Zélande et le seul point qui m'a finalement un peu amusé ce sont les différences linguistiques constatées par l'auteur qui comprend que l'anglais n'est pas si universel que ça et qu'il peut comporter des non-sens ou des contre-sens d'un pays à l'autre. Ainsi, après l'avoir beaucoup utilisé à mauvais escient, elle comprend par exemple qu'en argot néo-zélandais, le "getting rooted" qu'elle a repris dans son titre ne signifie pas "poser/planter ses racines" comme on pourrait s'y attendre mais plutôt "se faire culbuter"... tout est dit !


vendredi 10 février 2017

De Russell à Whangarei par la "coastal scenic route"






Lundi 30 janvier, 
dernier jour de notre escapade au Northland 
pour le grand week-end d'Auckland's Day:
retour au sud, 
de 
Russell
à 
Whangarei
en passant par la côte.





Nous quittons notre charmant motel de Kerikeri en tout début de matinée et repassons par Paihia pour prendre le ferry d'Opua/Baihia permettant de traverser la Bay of Island pour rejoindre Okiato/Russell en face, sans avoir à faire le long détour imposé par la voie terrestre. Les ferry partent toutes les dix minutes environ, pour une traversée d'une dizaine de minutes et un prix de 12,50 NZD pour une voiture, ce serait dommage de se priver.

Photos de Russell Nouvelle-Zélande
Russell - ©SM
Cette région superbe mériterait sans doute qu'on s'y arrête plus longtemps pour explorer les quelques 150 îles alentour au départ de Paihia ou de Russell, aujourd'hui deux stations balnéaires coquettes en bord de mer qui constituent l'une des bases de vacances et de loisirs les plus touristiques pour les néo-zélandais venant s'y ressourcer.

Cet aspect bien propret contraste avec la réputation sulfureuse que pouvait avoir Russell, alors appelée Kororareka*, au début du 19ème siècle quand cette station baleinière de la Bay of Islands était surnommée "the hell hole of the Pacific" (l'antre du diable du Pacifique) ou "bouge du Pacifique". Aventuriers, bordels, alcool, bagares et anarchie étaient alors les maitres mots de cette antichambre de l'enfer et c'est d'ailleurs pour essayer d'en contrôler les débordements que les maoris firent appel aux autorités britanniques constituant une de leurs démarches qui amena au traité de Waitangi.

Photo des plages de Russell Nouvelle-Zélande
Plages de Russell & Flagstaff - ©SM
Historiquement, toute cette région est importante parce que c'est là que se sont développés les échanges avec les maoris, là que les premiers européens se sont d'abord implantés, là qu'a été discuté et signé le traité de Waitangi et finalement là que se concentraient le pouvoir et l'économie pendant toute la première moitié du 19ème siècle. En témoignent l'implantation de la première maison du gouverneur britannique à Waitangi (Treaty House) mais aussi celle de la toute première capitale du pays dont Okiato/Old Russell porte le titre. Mais après la signature du traité en 1840 et la séparation de la colonie néo-zélandaise de celle du New South Wales (Australie) pour en faire une entité autonome en 1841, William Hobson transféra l'éphémère capitale plus au sud, à Auckland. Une décision qui envenima les relations avec les maoris de la région qui se sentirent très vite floués parce que ce transfert de pouvoir constituait une perte de prestige (et donc de leur propre pouvoir) et qu'il entraina avec lui le transfert économique et la perte de tous les droits que les maoris pouvaient percevoir jusqu'alors sur le trafic dans la baie.  

Hone Heke, un chef local réputé exprima son mécontentement en coupant à quatre reprises le mat sur lequel flottait le drapeaux britannique, installé sur une colline au dessus de Russell (aujourd'hui Flagstaff Hill Historic Reserve). En mars 1845, allié à deux autres tribus, il attaqua et gagna la bataille de Korareka à la suite de laquelle la ville fut presqu'entièrement brulée et détruite, à l'exception de Christ Church (la plus vieille église de Nouvelle-Zélande), Pompallier House (elle abrite toujours une imprimerie et est le plus ancien bâtiment industriel du pays) et quelques bâtiments le long de la plage.
Les européens s'enfuirent et ne revinrent que des années plus tard.

Photo de maisons de Russell Nouvelle-Zélande
Russell - ©SM

Outre ces vestiges et ce passé rappelé par des plaques apposées sur certains bâtiments, la découverte de Russell est agréable pour ses jolies maisons, son bord de mer bien aménagé et plaisant, bordé de cafés et de restaurants, des collines dont celle du drapeau où l'on apprécie la vue ainsi que des criques et des anses avec leurs plages colonisées par les vacanciers.
Nous ne l'avons pas visité mais Russell a aussi son musée (tout comme Paihia d'ailleurs).

Après Russell et pour rejoindre Whangarei, nous choisissons de ne pas prendre au plus court mais au plus pittoresque en passant par la coastal scenic route qui se tortille dans le relief pour émerger d'une baie à l'autre, une petite route très praticable et pas encombrée qui vaut le détour. La côte est peu fréquentée, pleine de petites baies plus charmantes les unes que les autres.

Photo de Coastal Scenic Drive Russell Nouvelle-Zélande
Coastal Scenic Drive - ©SM
Photo de Maunganui Bay sur Coastal Scenic Drive Russell Nouvelle-Zélande
Coastal Scenic drive - Maunganui Bay - ©SM

Photo de paysages sur Coastal Scenic Drive Russell Nouvelle-Zélande
Coastal Scenic Drive - Paysages - ©SM

Photo d'Helena Bay sur Coastal Scenic Drive Russell Nouvelle-Zélande
Coastal Scenic Drive - Helena Bay - ©SM

L'arrière pays est enclavé, sec et la densité y est très faible. On devine un peu d'activités agricoles et une population à dominante maori, sans doute à très faibles revenus; maisons et propriétés sont beaucoup plus modestes et pas aussi scrupuleusement entretenues que celles que nous avons laissées plus au nord, à Russell, le constrate est on ne peut plus net.

Dernière étape de la journée et de notre petit périple : Whangarei, la seule ville du Northland et la ville le plus septentrionale de Nouvelle-Zélande.

Nous commençons par aller voir ses célèbres chutes, au nord de la ville. Juste à côté du parking, un petit belvédère donne la meilleure vue sur la chute. Une boucle permet également d'en faire le tour en moins d'une demi-heure et ceux qui ont le temps auront sans doute plaisir à parcourir les différents sentiers aménagés pour profiter du parc autour des chutes mais aussi du Ah Reed Memorial Park (celui-ci dispose d'un "canopy walkway" en hauteur), Hatea River Walk et/ou Parihaka reserve.     
Pour la baignade, c'est possible dans le bassin au dessus de la chute ou en dessous.

Photo des chutes de whangarei Nouvelle-Zélande
Whangarei Falls - ©SM
Nous terminons ensuite par Whangarei Basin, le "vieux quartier" réhabilité dans un esprit colonial avec sa marina, ses cafés en terasse et ses boutiques. Une boucle aménagée, agrémentée d'oeuvres diverses, de bancs, etc. permet de faire le tour du basin avec beaucoup de panneaux explicatifs sur l'histoire de la ville qui présentent deux voix : les informations coloniales d'un côté et celles relatives aux populations maories de l'autre. 

Photo de whangarei Basin Nouvelle-Zélande
Whangarei Basin - Northland - ©SM

Pour les amateurs ou en cas de pluie, Whangarei a aussi deux musées, celui des montres et celui des poissons.
Nous, nous avons eu droit à quelques voitures anciennes sur le parking, elles faisaient étape à Whangarei dans le cadre d'un rallye et illustrent une passion que semblent partager beaucoup de néo-zélandais pour les voitures vintage et anciennes; ce jour là, c'était plutôt l'époque Ford modèle T avec des véhicules amoureusement et impeccablement entretenus, rutilants.

Photos de voitures anciennes Whangarei Nouvelle-Zélande
La voiture ancienne, une passion néo-zélandaise - ©SM
   
Le retour sur Auckland est rapide et sans embouteillages, environ deux heures, un vrai plaisir pour conclure cette jolie escapade qui nous a enchantés et garde un petit goût de "revenez-y" auquel nous succomberons dès que l'occasion se présentera !


Nota :
* Selon une légende, le nom de kororareka viendrait d'une boisson faite à base de petit pingouin qui avait été donnée à boire à un chef maori blessé au cours dd'une bataille. Il se serait exclamé "Ka reka te korora" (comme le pingouin est doux) expliquant le nom donné au site. Aujourd'hui, il est parait-il encore possible d'observer ces petits pingouins qui viennent nicher sur la plage à la nuit tombée ...


Sources et plus d'infos:
Infos pour Opua Vehicle Ferry ICI
Site du village de Russell ICI
Site de Northland New Zealand ICI

mercredi 8 février 2017

WAITANGI - Aux sources du mythe fondateur de la nation néo-Zélandaise




Dimanche 29 janvier, 
deuxième étape de notre excursion au Northland 
pour le week-end d'Auckland's Day :
journée consacrée à 
Kerikeri 
et 
Waitangi 
dans la Bay of Islands (Baie des îles), 
pour un bain historique 
aux sources du mythe fondateur 
de la Nouvelle-Zélande. 





C'est encore une belle journée ensoleillée qui commence quand nous quittons Mangonui par la route 10 en direction de Kerikeri Basin Historic Precinct (sur la liste provisoire mais non approuvée des sites du patrimoine de l'UNESCO) pour une première halte sur un lieu d'importance historique de la construction bi-culturelle de la Nouvelle-Zélande.

Les Maoris retracent en général leur lignée familiale jusqu'à l'une des grandes pirogues qui les ont amenés en Nouvelle-Zélande il y a environ un millier d'année. La grande tribu de Nga Puhi appartient ainsi à la lignée de Puhi, l'ancêtre arrivé à bord de la grande pirogue Mataatua.
Installée dans la région depuis une trentaine de génération, cette tribu prospérait et dominait les environs de la Bay of Islands au début du 19ème siècle et était l'une des plus puissantes du pays quand commencèrent à arriver des européens de tous poils, chasseurs de baleines ou de phoques et navires de passage en recherche d'approvisionnement.
Sous la houlette de Te Pahi, un chef éclairé, intéressé par l'acquisition d'objets et de techniques nouvelles, les maoris développèrent des activités commerciales avec ces nouveaux venus et le chef en vint à établir en 1802 le premier comptoir commercial pour répondre aux besoins de ces échanges.

En 1803, curieux de comprendre le monde, Te Pahi et ses fils voyagèrent et visitèrent la colonie australienne du New South Wales. C'est là qu'ils rencontrèrent et se lièrent d'amitié avec Samuel Marsden, le chapelin de la colonie pénitentière envoyé là par William Wilberforce (grand philantrophe progressiste ayant notamment persuadé le parlement anglais d'abolir l'escalavage). Une rencontre qui resta marquante pour Marsden et sans doute le moment où germa l'espoir de convertir ces nouvelles âmes au christianisme qui se matérialisa plus tard. En 1807, Ruatara, l'un des fils (ou neveu ?) de Te Pahi voyagea jusqu'en Angleterre et en rapporta des graines de blé et de maïs à l'origine des premières récoltes du pays puis des premières exportation de ces céréales vers l'Australie.

Kerikeri Basin - ©SM

Malgré ces bonnes relations, Te Pahi connu une fin tragique après le massacre du Boyd* en décembre 1809: son pa fut attaqué par une expédition punitive menée par des baleiniers européens furieux qui le méprirent pour le responsable du massacre. Beaucoup des guerriers de Te Pahi furent alors tués mais leur chef blessé parvint à s'échapper ... pour être finalement achevé peu après par la tribu ayant perpetré le massacre et profitant de cette opportunité pour éliminer un rival.    

Cet incident interrompit pendant plusieurs années toutes relations des européens avec la Nouvelle-Zélande et marqua cette région du monde du sceau de la sauvagerie.

L'arrivée des missionaires fut elle aussi repoussée mais se concrétisa lorsque le missionnaire Samuel Marsden fut invité - le jour de Noël 1814 selon la légende - par Ruatara qui était le nouveau chef et son ami, à établir la première église chrétienne chez lui à Rangihoua dans la Bay of Islands, entrainant dans son sillage la première école, la première charrue, le premier forgeron, le premier moulin et les premières récoltes de pommes-de-terre. Marsden avait une vision bienveillante et souhaitait préparer le terrain pour la formation du nouveau clergé en faisant accompagner sa mission d'artisans, des hommes pieux qu'il voulait ouverts et soucieux du bien-être des autochtones.

Samuel Marsden revint le 12 août 1819 à Rangihoua avec un deuxième groupe de missionnaires accompagnés de trois charpentiers et de leurs familles. L'établissement d'une deuxième mission attisa la rivalité de deux vieux ennemis de la Bay of Islands, Hongi Hika au nord et Korokoro au sud qui voulaient tous deux en bénéficier. Non pas tant pour la conversion religieuse de leurs ouailles mais parce qu'ils avaient compris que l'installation d'européens allait de pair avec l'augmentation du trafic maritime dans la baie et l'alimentation d'un commerce florissant permettant l'échange de cochons et de patates contre des marchandises européennes.    

Kemp House - Kerikeri Basin - ©SM
Hongi Hika agit donc rapidement et invita Marsden à Kerikeri Basin dès le 17 août pour lui proposer d'y établir sa nouvelle mission, une visite qui donna entière satisfaction au révérend si bien que le 14 septembre, missionnaires et charpentiers quittèrent Rangihoua avec une cargaison de bois sur un bateau à fond plat - le tout premier construit en Nouvelle-Zélande - pour s'y établir.

C'est ainsi que sur Kerikeri Basin Historic Precinct on retrouve aujourd'hui deux des plus vieux bâtiments européens de Nouvelle-Zélande, seuls témoins survivants de cette deuxième mission anglicane sur des terrains offerts par le puissant chef Hongi Hika au révérend Samuel Marsden:
- Kemp House - le plus vieux bâtiment européen du pays; résidence de la mission construite par le révérend John Care en 1821-1822. Elle a accueilli plusieurs générations de missionnaires et leurs familles jusqu'à sa fermeture en 1848. Elle fut rachetée par la famille Kemp dont les descendants y vécurent jusqu'en 1974 jusqu'à ce qu'Ernest Kemp transmette la maison au New Zealand Historic Places Trust. Jalon du parcours historique, elle abrite aujourd'hui un café. 
- Stone Store - la plus vieille maison de pierres du pays; construite en 1832-1836 pour servir d'entrepot, fut elle aussi reprise par la famille Kemp à la fermeture de la mission en 1848 puis louée à une succession de marchands. Elle a été rachetée à la famille en 1976 par le New Zealand Historic Places Trust qui l'a entièrement restaurée en 1996 et continue de l'exploiter comme boutique. 

Photo de Stone House Kerikeri Basin
Stone house - Kerikeri Basin - ©SM

Le circuit historique de Kerikeri Basin intègre également le site du Pa de Kororipo* ("eaux tourbillonantes") mais s'il n'y a aucun doute que cette colline terrassée fut un temps occupée par un village fortifié, c'était à une époque antérieure à la venue des européens. Dans les années 1820, les chefs Hongi Hika et Rewa des Ngai Tawake (sous-famille de la confédération des Nga Puhi) vivaient dans des villages non fortifiés et Kerikeri, situé sur le périmètre de leurs territoires, était leur port d'accès à la mer, l'endroit où ils venaient pêcher, ramasser des coquillages et entretenir leurs pirogues.

Dernière "curiosité" à voir au cours de cette agréable promenade, le village de Rewa (entrée payante) avec un petit musée, un sentier nature et un village de pêcheur maori reconstitué avec son marae (lieu de réunion), son pataka (entrepôt communautaire sur pilotis) et ses paillotes. Un effort de reconstitution certes appréciable dans le contexte de cette promenade mais pas vraiment une visite inoubliable.

Rewa's village - Kerikeri Basin - ©SM

Pour ceux qui ont le temps, Kerikeri a beaucoup d'autres cordes à son arc: des sentiers, une chute d'eau, des artisans-artistes, ses vergers et ses jardins mais pour nous, ce sera là encore pour une autre fois, parce que Kerikeri n'était qu'une étape avant notre objectif principal de la journée : Waitangi, situé à une vingtaine de kilomètres, à côté de Paihia, où nous arrivons en fin de matinée pour rester jusqu'à la fermeture vers 18h.

Panneau d'entrée à Waitangi Treaty Ground - ©SM
Waitangi Treaty Ground, c'est l'endroit où fut signé le traité du même nom entre les chefs maoris et William Hobson représentant de la couronne britannique, à la suite duquel la reine d'Angleterre étendit sa souveraineté à la Nouvelle-Zélande, ouvrant la voie à un vaste mouvement migratoire à l'origine de la société biculturelle d'aujourd'hui.
Il s'agit là d'un sujet pour le moins délicat qui reste ouvert à controverse et loin d'être simple. On pourrait presque dire qu'il existe deux traités si on considère que la version anglaise et la version maorie sont un peu différentes, les nuances de certains mots employés dans chaque langue pouvant paraitre mineures mais pas moins importantes parce qu'elles n'ont pas la même portée pour les différentes parties.
Historiquement, le traité passa un peu aux oubliettes à la fin du 19ème siècle quand les européens devenus majoritaires et dominants pensaient, après les avoir dépossédés d'une grande partie de leurs terres, que les maoris viendraient à disparaitre d'eux-mêmes, tout simplement.
Mais ce ne fut pas le cas et le traité fut remis à l'ordre du jour dans la deuxième moitié du 20ème siècle avec les différents mouvements contestataires maoris, l'émergence d'une fiertée retrouvée puis les efforts de réconciliation nationale mis en place avec le tribunal de Waitangi. En 1995, la reine d'Angleterre elle-même (et non son représentant) en vint à signer un acte d'excuses formelles pour les injustices causées aux maoris. 
Le pays s'est finalement réapproprié ce traité de Waitangi pour en faire l'acte fondateur d'une nation néo-zélandaise bi-culturelle, un document trop vague pour servir de constitution mais qui lui sert tout de même de fondement.

Photo de Waitangi Treaty Ground Treaty House et Marae
Waitangi Treaty Ground - Treaty House & Marae - ©SM

Ce traité a fait couler beaucoup d'encre et reste sujet à interprétation, raison pour laquelle, à une semaine de la fête nationale du 6 février qui commémore sa signature, nous tenions à consacrer du temps à Waitangi.

Il est par contre difficile de relater une telle visite en un seul article tant elle est riche d'informations et d'enseignements alors je me contenterai d'en décrire ici un déroulé rapide pour reprendre ultérieurement certains points qui m'ont particulièrement intéressés sachant qu'avec le "pass" Treaty Ground Day Pass que nous avons pris, nous avons pu profiter:

1 - D'une visite guidée d'une cinquantaine de minutes avec un guide maori très compétant et passionnant qui nous a fourni beaucoup d'informations en nous emmenant sur les différents lieux du site. Les visites se font en anglais, partent de l'accueil toutes les 30 minutes en été avec des groupes plus ou moins importants selon l'heure d'arrivée. Nous avons constaté que tous les guides étaient maoris le jour de notre visite (mais ce n'est peut-être pas une règle d'or ?!?).   

2 - Un spectacle culturel d'une trentaine de minutes présenté devant et dans le marae (la maison commune) avec l'accueil traditionnel, des chants et danses maoris (dont une hakka bien sûr), une présentation des armes avec une démonstration de leur utilisation, le salut, etc. C'est exactement le même genre de spectacle que ceux présentés dans les villages ouverts aux touristes à Roturoa et dont nous ne lassons pas encore.  
À noter que cette maison commune est une construction récente et atypique pour mettre les maoris sur une sorte de pied d'égalité à côté de la Treaty House du site qui explique son orientation particulière (face à Treaty House au lieu d'être face à la mer d'où sont venus les ancêtres) et ses ornements d'influences variées représentants les différentes tribus de Nouvelle-Zélande.

3- Un film de présentation d'une vingtaine de minutes, intitulé "Birthplace of a Nation".

4 - L'accès illimité au site, un vaste terrain avec une superbe vue sur la Bay of Islands, la Treaty House ("maison du traité", première résidence du gouverneur, restaurée et dans laquelle sont présentées plusieurs expositions), de magnifiques pirogues de guerre protégées sous un abri au bord de la plage dont la plus grande, longue de 35 mètres est taillée dans trois troncs de kauris et peut accueillir 120 guerriers.
  
Photo de pirogues de guerre Waitangi Treaty Ground
Pirogues de guerre Waitangi Treaty Ground - ©SM

5 - L'accès au musée de Waitangi/Te Kongahu, de construction et de conception moderne, inauguré le jour de la fête nationale en février 2016 et donc ouvert au public depuis un an. Un très bel espace d'exposition qui met en perspective les éléments entourant le traité dans le contexte historique plus général de l'histoire du pays, avec notamment des détails intéressants sur des différences culturelles qui ont pu conduire à des incompréhensions de part et d'autre.    

Une visite en contexte qui prend du temps mais vaut vraiment le déplacement. On y apprend d'ailleurs au passage, dans l'une des expositions de Treaty House, qu'il est presque miraculeux de pouvoir le faire car le terrain était dans des mains privées pendant de nombreuses années, au grand dam des Maoris. Un couple philantropique du nom de Bledisloe le rachèta en 1932, sauva et restaura la première maison du gouverneur qui tombait en déliquescence et fit don de l'ensemble à la nation.    
 
La tête bien remplie, nous sommes allés digérer toutes ces informations en bord de mer dans la petite ville voisine de Paihia, agréable, très touristique et très fréquentée en ce grand week-end d'été.Et pour conclure la journée, retour sur Kerikeri où nous avions réservé une chambre dans un motel tranquille et où nous avons choisi de diner dans l'un des nombreux restaurants du centre du village moderne.
 

*Nota :
1 - Le Boyd était un navire qui transite en décembre 1809 dans la baie de Whangaroa (entre Doubtless Bay et Bay of Islands, un peu au sud de Mangonui), entre deux escales. Il ramenait à son bord plusieurs maoris, dont le fils d'un chef qui avait reçu plusieurs coups de fouets en punition d'un acte commis à bord conformément aux règles anglaises en usage sur les navires mais constituant un outrage demandant vengeance aux yeux du Maori au statut d'intouchable. La vengeance fut terrible puisqu'un traquenard concocté par le maori outragé conduisit au massacre de 66 à 70 européens qui étaient à bord pour en faire le massacre d'européens le plus important exécuté par des maoris au cours d'un incident isolé, associé à l'acte de cannibalisme le plus sanglant jamais enregistré.     
2 - Kororipo: selon les récits tribaux enregistrés par Jeffrey Sissons, les terrains autour de Kerikeri auraient appartenu pendant plusieurs centaines d'années à d'autres tribus avant qu'elles ne soient attaquées et chassées par les Nga Pahi, sans doute à l'époque du grand-père de Hongi Hika vers 1770. À partir de cette époque les Nga Pahi menèrent des guerres intermittantes avec les tribus plus au sud de Bay of Island jusqu'à leur infliger une défaite définitive en 1826 qui leur permis alors d'atteindre leur apogée et de dominer l'ensemble de la région. 

Infos pratiques:
Kerikeri:
Accès libre et public à Kerikeri Basin Historic Precinct
Prix du ticket d'entrée Rewa's Village : 10 NZD - Ouvert de 10h à 16h
Waitangi :
Day Pass : 20NZD pour les résident (40 NZD pour les touristes)
Ouvert tous les jours (sauf Noël)
De 9h à 18h pendant la saison haute (26 décembre au 29 février)
De 9h à 17h le reste de l'année
Chaque année pour Waitangi Day (6 février), tous les bâtiments sont fermés pour la journée mais le terrain est ouvert gratuitement au public pour partager les festivités du jour.

Sources et plus d'infos :
Site de Kerikeri  ICI
Site de Rewa's Village ICI
Site de Waitangi Treaty Grounds and Te Kongahu Museum of Waitangi ICI