vendredi 30 juin 2017

Hobbiton

Pas besoin d'être fan du Seigneur des Anneaux et du Hobbit de J.R.R.Tolkien et de Peter Jackson pour apprécier la visite d'Hobbiton mais évidemment, ça y ajoute un zeste d'excitation !
Une découverte couplée avec celle de Rotorua, que nous avions faite en famille au moment de Noël lors d'une excursion de deux jours au départ d'Auckland*. 

Photo de la maison de Bilbo Hobbiton Nouvelle-Zélande
Maison de Bilbo - Hobbiton    ©SM

Situé à Matamata dans la région du Waikato, Hobbiton, c'est d'abord un paysage idyllique de ferme transformé en décor de cinéma, devenu un lieu hybride, mi-parc d'attraction mi-lieu de pélerinage cinématographique. Une transformation qui en a fait une formidable machine à cash pour la famille Alexander, heureuse propriétaire.

Hobbiton   ©SM

La famille a eu du flair : après  le Seigneur des Anneaux, les décors avaient presque entièrement été démontés et pour les fans partis à la recherche des lieux de tournages, il n'y avait vraiment plus grand chose à voir ... alors quand le producteur a souhaité utiliser de nouveau le terrain pour la trilogie du Hobbit, le propriétaire a donné son accord sous réserve que les décors soient en matériaux plus durables afin de pouvoir exploiter le site, pas fou ! 

Hobbiton    ©SM

Hobbiton est donc construite sur un terrain privé et l'excursion passe impérativement par un tour organisé, soit au départ de l'office de tourisme de Matamata (de construction Hobbitienne évidemment, très réussie et à voir), soit en se rendant directement à proximité du "Shire" avec son parking et sa boutique de souvenirs.
Le ticket comprend le trajet en bus jusqu'au lieu du tournage et la visite se fait obligatoirement en groupe, accompagnée d'un guide qui ne manque pas de raconter une multitude d'anecdotes car ici tout le monde est passionné et connait parfaitement son sujet. On suit un circuit bien défini à travers le village en passant par la maison de Bilbo tout en haut de la colline, puis par la pelouse des fêtes avant de pousser jusqu'à la taverne du dragon vert où l'on boit ! On retourne ensuite au bus qui nous ramène juqu'au point de départ, en passant par la boutique !
[Le ticket comprend une boisson au choix, bière ou cidre ou alternative non alcolisée.]  

Hobbiton l'été, détail    ©SM

Impossible de se promener librement, le guide à l'oeil et veille à regrouper ses troupes d'autant que l'été il y a pas mal de monde : au moment des pointes de visites, les groupes peuvent parfois se succéder toutes les 10/15 minutes au lieu de la demi-heure annoncée sur le site Internet. 

Le nombre de visiteurs ne cesse de croître alors qu'Hobbiton s'affirme comme un lieu incontournable pour les touristes visitant la Nouvelle-Zélande. De 25'000 visiteurs enregistrés annuellement avant 2010, les chiffres sont passés à 52'000 en 2011, puis 131'000 en 2012 (année de l'ouverture de la taverne du dragon vert), 260'000 en 2013, 364'000 en 2014, 468'000 en 2015 alors que le demi-million était franchi en 2016. 

De l'autre côté du lac, la taverne du dragon vert permet de conclure la visite en trinquant !   ©SM

Il faut dire que l'expérience s'enrichit au fil des ans (la taverne du dragon / les offres spéciales pour participer au "banquet" / les visites nocturnes) et que les retombées économique sur la région sont importantes : de nouveaux cafés, restaurants et motels s'y sont établis générant emplois et revenus dans un mouvement de cercle vertueux que d'autres cherchent à imiter*.

Un succès reconnu, envié et récompensé en 2016 par trois prix du palmarès établi annuellement par la corporation du tourisme de Nouvelle-Zélande (NZ Tourism Industry Awards) :
- prix d'excellence de l'entreprise (Business Excellence Award / revenus annuels dépassant 6MNZD)
- prix de la campagne de promotion touristique (Tourism Marketing Campaign Award)
- prix du choix du public (People's Choice Award)  
Des trophés qui s'accumulent et s'ajoutent à d'autres récompenses locales et régionales témoignant toutes de la réussite d'une entreprise remarquable, plebiscitée aussi bien pour la qualité de sa gestion et de son développement que pour l'expérience offerte aux visiteurs.

Un site qui a donc le vent en poupe et de beaux jours devant lui. 

Carte souvenir de la visite - Hobbiton

*Notes :
- Hobbiton est à 175 km / 2 heures de route d'Auckland.
- pas aussi connu ou aussi fréquenté que Hobbiton, "Hairy Feet Waitomo" est un autre lieu de tournage utilisé par Peter Jackson dans la trilogie du Hobbit, aujourd'hui exploité par les propriétaires a des fins touristiques. Situé sur un terrain privé à proximité de Piopio, à un peu moins d'une heure de route des grottes de Waitomo et à 3 heures de route environ d'Auckland, ses falaises de calcaires ont servi de décor naturel pour le tournage du camp des trolls...   



Infos pratiques :
Hobbiton Movie Set
501 Buckland Road, Hinuera, Matamata
Ouvert tous les jours de 8h30 à 17h30
Visite en groupe, toutes les demi-heures
Prix adulte : 79 NZD
Site informations/réservations Hobbiton ICI



Plus d'infos :
Waikato Business News - Hobbiton steals the show 28/11/2016   ICI
Hobbiton movie set could continue to attract new generations of tourists - Stuff 13/02/2017  ICI

mercredi 28 juin 2017

Boîtes aux lettres de Nouvelle-Zélande (3) - Les animaux

Dans ma collection de "boîtes aux lettres de Nouvelle-Zélande", après le chapitre dédié à "la mer", voici quelques images supplémentaires regroupées sous le thème des animaux.

Tout d'abord, ma préférée, un modèle sans doute unique : la boîte aux lettres "autruche" postée à proximité des grottes de Waitomo dans la région de Waikato. Elle est complétée d'une enseigne pour un Bed & Breakfast et une autre, pour les oeufs d'autruche, qui se rapporte à une pratique très courante en Nouvelle-Zélande, celle de la mise en vente en libre service d'oeufs ou de fruits ou de légumes ou de miel ou de tout autre produit local. Système simple - on se sert et on laisse l'argent - reposant entièrement sur la confiance et l'honnêteté qu'on aurait malheureusement du mal à imaginer en France.
 



Viennent ensuite quelques animaux familiers avec le chat, le chien et les oiseaux, avec des modèles "customisés" pour certains et d'autres uniques comme le Kiwi métallique bidouillé de la région de Whangarei au Northland :


Au rayon "animaux de la ferme", le cheval et la vache auxquels j'ai associé la coccinelle. Pourraient y figurer quelques specimens supplémentaires comme le dindon, le coq, la poule ou le mouton, aperçus au bord des routes où il m'a été malheureusement impossible de m'arrêter. Je ne désespère pas d'en capturer d'autres modèles ou variations, un  jour ou l'autre, pour compléter la collection :




Plus de facilités pour immortaliser ce groupe animalier, grâce à un tir groupé - cheval, chat et oiseau - dans la région de Nelson au nord de l'île du sud :

Tir groupé, le cheval, le chat et l'oiseau !   ©SM


La chasse continue !

À suivre.

Voir aussi :

samedi 24 juin 2017

LIVRES - The Larnachs d'Owen Marshall






Titre original : The Larnachs
Pas de traduction française
Auteur : Owen Marshall
Première édition : 2011







Coup double pour The Larnachs avec d'une part la découverte d'un auteur néo-zélandais et sa vision d'une tragédie familiale touchant l'histoire du pays d'autre part.

Aujourd'hui, le nom de Larnach est attaché à "Larnach Castle" situé à Dunedin dans l'île du Sud, le "seul chateau" de Nouvelle-Zélande édifié par William James Mudie Larnach au temps de sa toute puissance, une vitrine de prestige construite avec les meilleurs matériaux venus du monde entier. Né en 1833 à Melbourne (Australie), ce banquier d'ascendance écossaise avait commencé sa carrière dans le sillage de la ruée vers l'or autralienne. Jouant alors les aventuriers, il "avait une tente pour banque et pour tout matériel, un chien, une arme et un coffre fort". En 1867 il s'installa en Nouvelle-Zélande à Dunedin pour prendre le poste de directeur de la banque de l'Otago desservant les mines d'or découvertes dans la région et s'y construit un empire dans la banque, le transport maritime, l'agriculture, l'immobilier tout en jouant sur la spéculation. Un homme puissant qui a beaucoup voyagé et s'est investi sur la scène politique pendant vingt-cinq ans, plusieurs fois ministre dans les gouvernements néo-zélandais de l'époque.     
Sur le plan personnel, William Larnach a été marrié trois fois (veuf deux fois), et est père de six enfants du premier mariage, deux garçons et quatre filles. Il s'est suicidé en 1898 à l'âge de 65 ans.  

Ce roman couvre la période de la fin de vie de William J.M. Larnach, de 1891 à 1898.
Le prologue ouvre sur une chronique du Wellington Post rapportant le mariage de William J.M. Larnach avec Constance de Bathe Brandon ...
Le livre est ensuite raconté à deux voix qui alternent :
- celle de Constance, la troisième et dernière épouse de William, de vingt-trois ans sa cadette. Une femme moderne et éduquée, engagée et volontaire, consciente de son rang et de sa position dans la société. Elle doit faire sa place dans une communauté qui n'est pas la sienne et une famille qui a sa propre histoire où elle n'est pas acceptée par tous les membres.
- celle de Douglas, le plus jeune des deux fils de William qui assure la gestion du domaine de The Camp où il vit.
[The Camp est le nom donné par la famille à ce qui s'appelle aujourd'hui Larnach Castle].

Au fil des chapitres qui se déroulent entre The Camp, Wellington et d'occasionnels voyages, on voit les relations et les sentiments des personnages évoluer alors que William Larnach a de plus en plus de difficultés financières qui le préoccupent. C'est un peu "grandeur et décadence"...


Larnach Castle "The Camp" - Dunedin   ©DM

Nota : dans le livre, The Camp occupe une place à part entière, à la fois le symbole d'une position à tenir, un lieu de vie et de mémoire tant familiales que sociales, une entreprise mais aussi un objet de rivalités.

Un roman documenté bien écrit qui pousse très loin le ressenti de chacun des personnages tel que l'imagine l'auteur, avec réalisme par rapport au contexte social de l'époque et les faits donnés en ouverture et en fermeture du roman.
Bref, bien écrit et instructif !

Un mot sur l'auteur :
Owen Marshall est un auteur 100% pur kiwi, fils de pasteur né dans l'île du sud où il a grandi, étudié et presque toujours toujours vécu. Son premier livre publié en 1979 a été suivi d'une douzaine d'autres, des nouvelles essentiellement et des romans. Avant de pouvoir se consacrer entièrement à l'écriture, Owen Marshall a été enseignant pendant 25 ans. Multi-primé il est considéré dans le pays comme l'un des meilleurs auteurs néo-zélandais de nouvelles.
Un seul livre disponible en français : les hommes fanés (Titre original : Harlequin Rex) - 2006

Plus d'infos :
Owen Marshall - New Zealand Book Council  ICI 
Larnach Castle & Gardens   ICI

lundi 19 juin 2017

Matariki : le Nouvel An Maori

Du 10 juin au 8 juillet 2017, Auckland célèbre le Nouvel An Maori(1) avec le Matariki Festival qui prend une ampleur considérable alors qu'il s'associe pour la deuxième année à une Iwi(2) (tribu) régionale jouant les hôtes sous la houlette du Auckland Council. L'idée est de distribuer ce rôle honorifique à un clan Maori différent chaque année, à ce moment particulier du calendrier où tous partagent une histoire commune.


Pour Auckland, le site du festival 2017 annonce pas moins de 89 événements dont 59 gratuits sur toute la région, dans les quartiers, les bibliothèques, les salles d'exposition, les parcs, les lieux publics ou privés offrant une grande variété d'activités, expositions, films, conférences, représentations - chant, danse, musique, arts visuels - concours photos, ateliers, plantations d'arbres, illuminations, etc.
Pendant le festival, Matakiri c'est un peu partout, pour tous les goûts, toutes les bourses et tous les âges. 

Les festivités ne sont d'ailleurs pas l'exclusivité d'Auckland et des manifestations similaires sont organisées un peu partout dans le pays, recensées sur le site du ministère de la culture et du patrimoine.
Ironie ou juste retour des choses, Matariki est devenu en quelques années un rendez-vous culturel important du calendrier néo-zélandais alors que les célébrations traditionnelles étaient totalement tombées en désuétude dans les années 1940. Elles n'ont refait surface qu'au début des années 2'000 sous l'impulsion de quelques adeptes d'abord peu nombreux et apportent aujourd'hui une touche culturelle identitaire source de fierté nationale.
 
Matariki n'a pas de jour férié inscrit au calendrier des congés officiels même si la possibilité est régulièrement évoquée, associée à la suggestion de le substituer au jour de la reine, Queen's Day, qui tombe plus ou moins à la même période et dont la légimitimité ne fait plus totalement l'unanimité.
 
Mais Matariki c'est quoi ?

Matariki, c'est d'abord le nom Maori d'un groupe d'étoile, celui de la Pléiade visible aux quatre coins du globe. Certains voient dans Matariki une mère entourée de ses six filles alors que d'autres pensent que l'étoile est plutôt une image masculine. Littéralement, Matariki signifie "l'oeil du dieu" ou "petits yeux". Un mythe y est associé : lorsque Ranginui (le père / le ciel) et Papatuanuku (la mère / la terre) furent séparés par leurs enfants(3), Tawhirimatea, le dieu des vents, fut tellement en colère qu'il s'arracha les yeux et les jeta au ciel.

Source : Brochure d'information Matariki / Maori Language Commission

En Nouvelle-Zélande, la constellation disparait derrière l'horizon en avril pour ne réapparaitre qu'un matin à l'aube à la fin du mois de mai ou le début du mois de juin. Pour les Maoris dont la vie était rythmée par le cycle de la nature et des indicateurs tels que la migration des oiseaux, la floraison des plantes ou la reproduction des poissons, l'observation du mouvement de ces étoiles - à l'est, avant le lever du soleil - constituait lui aussi un élément de référence important du calendrier annuel.
Ainsi, Matariki qui correspond plus ou moins au solstice d'hiver, marque le moment où le soleil, dans son mouvement de balancier, termine son voyage vers le nord et l'hiver avant de repartir au sud pour y rapporter la chaleur.

Matariki était le signal permettant de lancer les festivités, souvent célébrées au moment de la pleine lune suivant le retour du groupe étoilé. Les modalités pouvaient être très variables d'un clan à l'autre mais traditionnellement, Matariki était une période plutôt festive du début de l'hiver, quand les récoltes étaient rentrées et les greniers pleins, la pêche abondante, les fruits ramasssés. Un moment propice pour la réunion des familles afin de faire le point sur l'année écoulée et préparer la suivante en articulant les célébrations autour de trois axes :

1- Le deuil et la mémoire (4) qui renforcent les sentiments d'appartenance et les liens familiaux avec l'évocation des défunts de l'année écoulée, leur intégration dans la lignée et la transmission de cet héritage aux jeunes générations au travers de la tradition orale, des histoires et des chants,

2- La fête des récoltes et de l'abondance pour festoyer au moment où les réserves sont pleines avec repas de fête, chants et danses célébrant un cycle des saisons qui se termine avant de recommencer,

3- La fertilité et le calendrier de l'année agricole à venir déterminés par les signes accompagnant l'apparition de Matariki : plantations en septembre si le ciel est clair et net, présage d'une saison à venir favorable et productive ou alors décalées à octobre si les étoiles sont voilées et rapprochées, indications d'un hiver long et froid.

Fins observateurs des étoiles, les Maoris leur lançaient traditionnellement des cerf-volants pour s'en rapprocher au moment de Matariki.

Livre jeunesse - "les sept cerf-volants de Matariki"

Une fête traditionnelle qui a pris un coup de jeune et une touche de modernité, plus ou moins calée sur le solstice d'hiver, en symétrie avec les traditions occidentales en suivant la logique propre à l'hémisphère sud. 

Kia Ora ! (5)


Notes :
(1) Si Matariki marque le Nouvel An pour la majorité des tribus, il existe des exceptions pour lesquelles une autre constellation sert de marqueur (Puanga / Rigel).
(2) Cette année ce sont les Ngati Manuhiri qui assurent le leadership du festival d'Auckland, un clan originaire du nord-est de la région. 
(3) Dans la cosmologie Maorie, la séparation de Ranginui (le père / le ciel) et de Papatuanuku (la mère / la terre) par leurs enfants est le mythe fondateur de la création du monde.
(4) Les étoiles sont la manifestation de l'âme des défunts.
(5) "Kia Ora" est la formule de salutation Maorie passe-partout qui signifie littéralement "portez-vous bien/ en bonne santé" mais qui est utilisée un peu à toutes les sauces comme "salut / bonjour/ au revoir/ etc." 

Plus d'infos :
Auckland Matariki Festival 2017 - ICI
Matariki Festival - Te Papa Musée National de Wellington ICI 
Matariki : Maori New Year - Encyclopédie Te Ara ICI
Matariki : the Maori New Year - Ministry for culture & Heritage    ICI 
Matariki - Brochure d'information au format .pdf publiée par Maori Language Commission  ICI

jeudi 15 juin 2017

De Kinloch Bay à Kawakawa Bay, Taupo

Bordant le plus grand lac de Nouvelle-Zélande au coeur d'une zone volcanique active, Taupo est un lieu de villégiature particulièrement touristique avec une multitude d'attractions "à consommer" pour inciter les visiteurs à mettre la main au portefeuille. La nature environnante n'est toutefois pas étiquetée et s'offre sans condition si ce n'est au prix de quelques efforts. C'est ce que nous avons fait pour notre troisième journée sur les routes de Nouvelle-Zélande en choisissant d'effectuer un "day-walk" au bord du lac de Taupo, un aller-retour entre Kinloch Bay et Kawakawa Bay nécessitant deux heures de marche dans chaque sens.


Photo point de vue sur Kawakawa Bay Lac Taupo Nouvelle-Zélande
Point de vue sur Kawakawa Bay - Lac Taupo   ©SM


La randonnée commence en longeant la plage de Kinloch Bay que l'on quitte pour monter ensuite doucement en passant par une sucessions de promontoirs reboisés offrant des paysages de bush et de forêts mixtes, laissant parfois apparaitre entre les arbres quelques vues sur le lac en contrebas. Un peu plus haut, la grimpette s'accentue pour traverser la péninsule séparant Kinloch Bay de Kawakawa Bay et culmine au col après lequel de belles vues se dégagent sur l'objectif à atteindre. Il ne reste alors plus qu'à descendre jusqu'au lac par un chemin sinuant tranquillement à travers la forêt. 


Photos Kinloch to Kawakawa Walk Lac Taupo Nouvelle-Zélande
Kinloch to Kawakawa Walk    ©SM


Au bord du lac et d'une petite plage de graviers, on arrive finalement sur une zone aménagée avec toilettes, abri, et autres installations pour les campeurs qui permettent de se poser pour le pique-nique.
Le jour de notre visite, cette halte sert aussi de point de rendez-vous à une famille de VTTistes* que nous voyons arriver ici en fin de course pour embarquer avec tout son matériel sur un bateau qui attend afin de les ramener à bon port...

... alors que nous, nous repartons en sens inverse pour rejoindre en marchant Kinloch Bay et la voiture après un bon bain de nature et de calme parce qu'il faut le souligner, sur l'ensemble du trajet nous n'aurons croisé qu'une dizaine de marcheurs et de VTTistes tout au plus alors que c'est toujours la saison haute !

 
Nota :
Kawakawa Bay est une étape du Great Lake Trail, piste VTT réputée belle et sportive, courant sur 72 kilomètres au bord du lac Taupo, à parcourir en 2 jours. 


Infos pratiques :
Aller-retour Kinloch Bay à Kawakawa Bay - Lac Taupo
Distance : environ 10 kilomètres
Durée : 4 heures
Difficulté moyenne
Un peu de dénivelé
Vues après le col

Plus d'infos :
Kawkawa Bay Tracks - Department of Conservation ICI
Taupo walks & Hikes - Great Lake Taupo ICI
Great Lake Trail - Bike Taupo  ICI
Great Lake Trail - Site de l'office de tourisme NZ 100% pure Kiwi  ICI



Trois semaines sur les routes de Nouvelle-Zélande - Jour 3 (20/03/2017)

mardi 13 juin 2017

Les plages de sable noir d'Auckland (6), Whatipu, Waitakere Ranges Regional Park

La plus au sud et la dernière dans ma série des plages de sable noir d'Auckland mais non la moindre :

6- Whatipu

Située au sud-ouest du parc régional de Waitakere Ranges, la plage de Whatipu marque l'entrée nord de Manukau Harbour, baie et port naturel de l'ouest d'Auckland*. Elle s'étale sur 7 kilomètres le long de la mer de Tasman pour faire la jonction et se mélanger avec la plage de Karekare, sa voisine du nord.

Plage de Whatipu sur la mer de Tasman - Vue de Omanawanui Track View Point    ©SM

Whatipu est accessible en voiture par une bonne piste, relativement étroite et sinueuse au sud du parc de Waitakere Ranges, que l'on rejoint en passant d'abord par la route de Huia donnant également accès aux plages de Cornwallis et Huia Bay abritées dans Manukau Harbour.

De la piste et avant d'arriver à la plage, plusieurs crochets et/ou arrêts valent le détour et quelques efforts pour aller découvrir de très beaux points de vues :
- le belvédère au sommet du Mt Donald McLean (prendre la route qui monte jusqu'au parking du même nom, le point de vue est alors à 1km / moins d'une heure de marche aller-retour)
- les deux points de vues d'Omanawanui Track. L'un est accessible en se garant au bord de la piste, à quelques centaines de mètres de la jonction pour le Mt Donald McLean avec une bonne montée le long d'une crête (belle marche - environ 1h30 aller-retour). L'autre est accessible en partant du parking de la plage de Whatipu qu'il domine (1,6 km - Environ 1h aller-retour).   

Photo de l'entrée de port de Manakau Auckland Nouvelle-Zélande
Vue du Mt Donald McLean sur l'entrée du port de Manukau - Au loin à droite, Whatipu / En face, Manukau Head   ©SM

Une fois sur place, la plage de Whatipu dispose de nombreux aménagements : parking, aire et tables de pique-nique, toilettes, camping et un refuge destiné notamment à ceux qui entreprennent Hillary Trail, une randonnée balisée de plusieurs jours à travers le parc de Waitakere Ranges.

Par contre, la plage n'est pas surveillée et il faut éviter de se baigner car les courants sont excessivement dangereux. Le plus grand désastre maritime que la Nouvelle-Zélande a connu est d'ailleurs là pour le rappeler car c'est un peu au sud de Whatipu, à l'entrée de la baie de Manukau que l'HMS Orpheus s'est échoué en 1863 avant de couler en entraînant la mort de 189 personnes sur les 250 qui étaient à bord. Les bancs de sable à l'entrée du port sont à l'origine de la catastrophe parce qu'ils changent en permamence du fait des courants et la plage de Whatipu elle-même est en perpétuelle transformation. Depuis 1940, elle s'est agrandie et aurait ainsi gagné une surface supplémentaire estimée à 6 km2 du fait des dépôts de sables apportés par les courants.

Du parking, il faut marcher ...

On peut d'abord se rendre aux grottes de Whatipu situées à proximité du terrain de camping avec une grande grotte qui servait traditionnellement d'abri et utilisée comme lieu de réunion pour danser au début du 20ème siècle sachant qu'à l'intérieur, 5 mètres de sable se sont accumulés depuis (20/25 minutes chaque sens - Pas d'accès à la plage).

Pour ce qui est de rejoindre la plage, il faut compter environ 10/15 minutes pour traverser la zone humide, caractéristique de Whatipu sur toute sa longueur.

Whatipu - Zones humides    ©SM

Des rochers délimitent le bout de la plage du côté de la baie de Manukau. C'est là qu'on trouve l'île de Paratutai (à marée basse, traces visibles d'anciens pontons) ainsi que le rocher de Ninepin surplombé d'un phare, légèrement plus isolé et plus exposé et attirant pas mal de pêcheurs. Ils font face à Manukau Head, l'autre rive à l'entrée de la baie. 

La plage n'est ensuite qu'une vaste étendue constituée de plusieurs tranches jusqu'à Karekare : la mer, la plage de sable, assez large, les dunes et les zones humides de marécages.
L'immensité de cette plage qui ne semble pas finir est son attrait mais aussi sa difficulté parce qu'on s'enfonce et qu'on se fatigue, même en longeant la partie mouillée, sachant qu'il n'est ensuite pas possible de "couper" la partie humide pour revenir plus vite.

Whatipu - 7 km de plage de sable noir    ©SM

Pour ce qui est du nom, Whatipu, il est encore une fois d'origine maorie, donné par ceux qui les premiers occupèrent les lieux. Ici, c'est un nom propre, celui d'un gardien spirituel.
Outre les maoris, les colons européens sont aussi passés par Whatipu puisqu'en 1867, ils y avaient installé une scierie, associée à l'exploitation des troncs de kauris, au bout de la ligne du tram qui circulait depuis Piha pour transporter le bois. Une activité qui cessa en 1886 du fait de l'épuisement de la ressource.
Aujourd'hui et depuis 2002, au sein du parc régional, Whatipu a un statut particulier de "réserve scientifique" gérée par le Auckland Regional Council

Bref, une très très belle plage assez sauvage, qui se mérite. 

* Nota : située sur un isthme, la ville d'Auckland dispose de deux ports naturels abrités dans des baies :
- Waitemata Harbour dans le golfe d'Hauraki ouvert sur l'océan Pacifique à l'est  
- Manukau Harbour qui ouvre sur la Mer de Tasman à l'ouest

Voir aussi :
Les plages de sable noir d'Auckland (1), Muriwai, Muriwai Regional Park
Les plages de sable noir d'Auckland (2), Te Henga (Bethells Beach), Waitakere Ranges RP
Les plages de sable noir d'Auckland (3), Anawhata, Waitakere Ranges RP
Les plages de sable noir d'Auckland (4), Piha, Waitakere Ranges RP
Les plages de sable noir d'Auckland (5), Karekare, Waitakere Ranges RP

Plus d'infos :
Brochure détaillée de l'histoire de Whatipu - Our History - Auckland Regional Council  ICI
Whatipu sur le site du Auckland Council [carte "Cornwallis, Huia and Whatipu" téléchargeable en format pdf]   ICI

vendredi 9 juin 2017

Nouvelle-Zélande sans nucléaire - C'est la loi depuis 30 ans

Le 8 juin 1987 l'assemblée législative néo-zélandaise votait le "New Zealand Nuclear Free Zone, Disarmament, and Arms Control Act" (loi sur le contrôle des armes, le désarmenent et une zone sans nucléaire en Nouvelle-Zélande). Pour fêter ce trentième anniversaire, le sujet est largement repris et développé dans les médias et célébré par diverses expositions et manifestations commémoratives : le pays est fier de la liberté prise alors par rapport à tout ce qui touche au nucléaire, énergie ou armement, en le banissant totalement de son territoire.


L'histoire de cette législation est intéressante non seulement pour en comprendre les fondements mais parce qu'elle nous touche nous aussi français et qu'elle participe plus largement au sentiment national propre aux "kiwis".  

Pour la Nouvelle-Zélande, le rapport au nucléaire commence après la deuxième guerre mondiale avec l'accord ANZUS (Australia New Zealand United States Security Treaty) signé en 1951, alliance avec les Etats-Unis qui remplace alors la puissance tutélaire traditionnelle (l'Angleterre) pour ce qui touche aux questions de sécurité dans le Pacifique. De fait, par cet accord, la Nouvelle-Zélande accepte le parapluie nucléaire américain.

Avec les années 1960 et la multiplication des tests nucléaires dans le Pacifique, les consciences s'éveillent et des mouvements de protestations commencent à se manifester en Nouvelle-Zélande. Leur maturation se crystalise finalement dans les années 1970-1980 autour de deux points majeurs de constestation :
1 - Une opposition aux tests effectués par les français à Mururoa.
2 - Un rejet des visites des bateaux de guerre américains à propulsion et/ou armement nucléaire en Nouvelle-Zélande.

Badge militant : "Si c'est sûr - Testez à Paris - Jetez à Tokyo et laissez notre Pacifique sans nucléaire"

Pour ce qui est de la question de Mururoa et des tests nucléaires, il faut rappeler qu'ils étaient monnaie courante avec des exercices à ciel ouvert effectués dans le Nevada aux Etats-Unis, en Australie et dans le Pacifique après la seconde guerre mondiale.
Ils ont toutefois été interdits dès 1963 par un traité signé par plusieurs pays dont les Etats-Unis, le Royaume-Unis et l'Union Soviétique alors que la France qui voulait garder son indépendance nucléaire n'en était pas signataire si bien que la Nouvelle-Zélande en vint à manifester de plus en plus contre les essais effectués en Polynésie française.
Dans l'escalade, Greenpeace se rend à Mururoa en 1972 puis la Nouvelle-Zélande et l'Australie portent plainte auprès du tribunal de justice international contre la France à qui la cours intime l'arrêt de ses essais nucléaires. La France ne s'y soumet pas et la Nouvelle-Zélande envoie des frégates avec ministre à bord pour témoigner de la mauvaise volonté française. Finalement, avec l'élection de Valery Giscard d'Estaing en 1974, la France passe aux essais souterrains mais Mururoa continue de focaliser la colère néo-zélandaise.
S'y ajoute dix ans plus tard un événements décisif, le 10 juillet 1985, ce que les français appellent "l'incident" du Rainbow Warrior alors que certains néo-zélandais n'hésitent pas à présenter aujourd'hui comme "le seul acte terroriste" jamais perpétré sur son territoire.

Affiche militante de 1983 - Les zones interdites aux armes nucléaire en Nouvelle-Zélande

Dans le même temps, les navires de guerre américains deviennent eux aussi un sujet majeur pour l'opinion publique néo-zélandaise. En effet, dans le cadre de l'ANZUS, des navires américains mouillent régulièrement en Nouvelle-Zélande (1976, 1978 ou 1979) mais le flou savamment entretenu sur leur propulsion ou leur armement, nucléaire ou pas, afin de maintenir le politiquement correct à chacune de leurs visites n'est plus possible en 1983 pour l'arrivée de la frégate USS Texas parce que cela devient un sujet central de la campagne électorale avec à la clé, le vote de 1984.

En cinq ans entre 1978 et 1985, l'opinion publique a basculé de 38% à 72% contre le nucléaire et dans la balance au bout du monde, la menace sovétique pèse bien moins que la peur de l'atome. Alors quand les travaillistes gagnent l'élection de 1984 en ayant fait une campagne anti-nucléaire retentissante, que plus d'une quarantaine de villes de Nouvelle-Zélande se sont déjà déclarées "nuclear free" et que l'histoire du Rainbow Warrior fait déborder le vase, le gouvernement fait passer sa loi du 8 juin 1987 pour faire de la Nouvelle-Zélande toute entière un pays "nuclear free".

"Je n'aurais jamais pensé qu'ils nous laisseraient vraiment tomber ... c'est aussi simple que ça"

Les pressions américaines sont sans succès et ils ont beau déclarer en représailles que la Nouvelle-Zélande est rétrogadée de "pays allié" à simple "pays ami", les kiwis assument leur décision et préfèrent se retrouver isolés en coupant leur lien de défense pour garder leur indépendance et leur loi de 1987.
Un principe que la Nouvelle-Zélande défend toujours sur la scène internationale en participant aux actions pour faire de la planète un monde sans nucléaire et un anniversaire qui concorde presque, pour ses trente ans, avec la conférence des Nations Unies pour négocier l'interdiction des armes atomiques, à New York dans une semaine.

Et cette loi est un exemple de l'esprit kiwi avant-gardiste, militant, tenace et un peu idéaliste.

Annonce d'un rassemblement au musée mémorial d'Auckland pour l'anniversaire des 30 ans de la loi "sans nucléaire"
 
Nota :
Pour la petite histoire et son ironie : un physicien chimiste néo-zélandais né dans la région de Nelson dans l'île du Sud, Ernest Rutheford (1871-1937) est considéré comme le père de la physique nucléaire. Prix nobel de chimie 1908, il découvrit les rayonnement alpha et bêta, la désintégration des éléments chimiques dûe à la radioactivité, l'existence du noyau atomique et c'est lui qui réussit la toute première transmutation artificielle.

Sources et plus d'infos : 
Nuclear Free New Zealand - NZ History  ICI et  ICI
History of the anti-nuclear movement in New Zealand - Greenpeace  ICI  
Nuclear Weapons Free Zones Campaign - 30 years   ICI
Peace and symbolism : Nuclear-free New Zealand, 30 years on - Blog Te Papa Museum ICI
New Zealand 30 years officially nuclear-free - Newshub 8/6/2017  ICI

mercredi 7 juin 2017

Alberton, demeure patrimoniale d'Auckland

Située à Auckland au pied du Mount Albert d'où est dérivé son nom, Alberton est une ancienne ferme-maison de famille qui s'est agrandie au fil du temps et des besoins jusqu'à devenir une sorte de manoir agrémenté de vérandas, balcons et tourelles. Appartenant au patrimoine historique de la Nouvelle-Zélande depuis 1972, c'est l'une des maisons les mieux préservées de la région pour illustrer le mode de vie de l'élite coloniale à la fin du 19ème siècle/début du 20ème.

Alberton - Auckland   ©SM

A l'intérieur, un arbre généalogique et quelques tableaux donnent une introduction à la famille Taylor(*1), indissociable de l'histoire d'Alberton.
Elle débute avec Allan Taylor, né en Inde en 1832, fils d'un officier de l'armée coloniale. Envoyé en Écosse à 8 ans pour parfaire son éducation, le jeune Allan reprend la mer à 16 ans, direction la Nouvelle-Zélande où il débarque en janvier 1848. Il rejoint deux de ses frères déjà installés à Auckland, William Innes et Richard James qui ont établi leurs fermes baptisées Glen Innes et Glendowie (aujourd'hui, deux quartiers d'Auckland qui ont gardé ces noms) et leur père installé à Glen Orchard (aujourd'hui absorbé par St Helier dans la même zone recherchée de The Bays).

Avec un capital donné par son père, le jeune Allan achète à son tour 120 hectares de terrains, un peu plus au nord, au pied du Mt Albert. Il commence à l'exploiter en 1852 après deux années en Californie puis achète d'autres terrains avant de devenir, à l'âge de 23 ans, conseiller provincial et un pilier de la jeune communauté aucklandaise.
Marié en 1860 lors d'un séjour en Angleterre, sa jeune épouse meurt en couches après avoir déjà perdu un enfant. Il se remarie en 1865 avec Sophie Louisa Davis, alors agée de 17 ans, fille d'immigrants installés depuis 1842 en Nouvelle-Zélande. Elle lui donne 10 enfants, 4 garçons et 6 filles. Elle aussi est une figure importante de la communauté de l'époque, associée notamment au mouvement des suffragettes qui obtiennent dès 1893 le droit de vote pour les femmes.

Une maison de la haute bourgesoisie, figée dans le temps    ©SM

Agrandie au fil des ans par le couple pour les besoins de la famille et son rôle de représentation dans la communauté, Alberton n'abritera finalement que deux générations de la lignée. En 1972, à la mort de Muriel, la dernière fille à y vivre et y mourir, elle est donnée en l'état au New Zealand Historic Places Trust qui en assure désormais la maintenance et l'ouverture au public.

La visite est très intéressante parce que la maison est bien préservée et qu'elle n'a pratiquement pas été modernisée.
D'abord parce que la famille a connu des revers de fortune ne lui permettant plus d'investir : après la mort subite d'Allan en 1890, la famille était endettée et il a fallu couper sur le train de vie en réduisant le personnel au strict minimum tout en s'attachant à rentabiliser au maximum les revenus de la ferme (fleurs, miel, potager, dindons, lait, etc.). Pour compléter ses revenus, la famille a pu également vivre sur son héritage, en vendant par lots ses terrains jusqu'à ce qu'il ne reste plus, au bout de 100 ans, que la maison et son jardin.
Ensuite parce que Sophia (puis ses filles) tenait fermement sa maison et bien que moderne par certains côtés, elle n'en restait pas moins très conservatrice sur d'autres, très attachée à son rang(*2) et peu intéréssée par les améliorations de confort si bien que l'électricité ne fut installée à Alberton que dans les années 1920-1930 et qu'une salle de bain n'y fut aménagée que bien après sa mort, dans les années 1950-1960.

Pour la visite, après un petit topo d'introduction, on déambule librement dans la maison. En bas, la salle à manger, le salon, le boudoir, une salle de réception, un bureau, la cuisine et les pièces annexes attachées au corps principal du bâtiment (buanderie) ou détachées (toilettes au fond du jardin, laiterie). À l'étage, un atelier de couture, une bibliothèque, plusieurs chambres, une salle de bain, la nursery. Sous les combles, trois chambres/débarras. Chaque pièce est tapissée et meublée, avec ses tapis, ses bibelots et tous ses objets du quotidien. Les tables sont mises, les lits sont faits comme si la vie s'était figée d'un coup et qu'elle pouvait reprendre à tout moment.

Commodités dans le jardin, laiterie et détails, porte-fenêtre, porte, fontaine.  ©SM

À l'extérieur, on remarque les quelques particularités architecturales d'influence indienne qui furent ajoutées au moment des agrandissements selon les souhaits du propriétaire qui en gardait des souvenirs de son enfance, que ce soit dans la forme du toit des tours ou dans les porte-fenêtres de la véranda, composées de volets de bois dans la partie basse et d'une partie coulissante pour le haut.
Une fontaine et de vieux arbres agrémentent le jardin alors qu'un poulailler, un potager et des ruches permettent encore de maintenir une petite production locale dont le produit est vendu à la boutique d'accueil. 

Une visite instructive et charmante, à coupler avec celle du Mt Albert.

* Nota :
1 - À Auckland, Taylor Mountain, entre Glendowie et Glen Innes est lui aussi associé à cette famille.
2 - Si les garçons de la famille se sont mariés et ont une descendance, il semble que Sophia ne trouvait aucun garçon d'un rang suffisant pour ses filles qui sont toutes restées célibataires, sauf Adeline Violet qui s'est enfuie pour se marier sans le consentement de sa famille avant de partir s'installer en Angleterre.  

Infos pratiques :
Alberton, 100 Mt Albert Road
Ouvert du mercredi au dimanche, de 10h30 à 16h00.
Prix du ticket adulte : 10 NZD

Plus d'infos :
Alberton - Site de Heritage New Zealand ICI

lundi 5 juin 2017

En Nouvelle-Zélande, Queen's day et Arbor day, doublé gagnant en 2017

En Nouvelle-Zélande, nous bénéficions d'un jour férié et d'un pont systématique le premier week-end de juin, grâce à Queen's Day fixé non pas à la date anniversaire de la reine mais le premier lundi de juin. La reine c'est évidemment Elizabeth II qui, indépendamment de son titre de reine d'Angleterre, est aussi reine de Nouvelle-Zélande.

En 2016 - Timbres néo-zélandais émis pour les 90 ans de la Reine Elizabeth II

Évidemment, ça peut paraître bizarre quand on sait que la date d'anniversaire de la reine n'est pas en juin mais le 21 avril ... Mais finalement, pas si étonnant puisque c'est la même chose en Angleterre où "l'anniversaire officiel" est célébré un samedi de juin avec le déploiement d'une grande parade militaire et la publication de listes de personalités recevant les honneurs de la reine à cette occasion. Une tradition qui, sans rentrer dans les détails, remonterait à 1748 et au roi George II depuis lequel l'anniversaire privé du suzerain serait dissocié de sa célébration officielle fixée au début de l'été.

Pas de défilé militaire en Nouvelle-Zélande à l'occasion de Queen's day, par contre c'est le moment de l'année où, comme en Angleterre, une Queen's Honours List est publiée afin de gratifier des personnalités et des citoyens pour leur contribution au bien public, dans tous les domaines.

... Et puis en Nouvelle-Zélande, ce premier week-end de juin marque le début de l'hiver si bien que Queen's Day est aussi traditionnellement plus ou moins associé à l'ouverture de la saison de ski !

Source : Pinterest

Cette année, du fait du calendrier, Queen's Day tombe en plus le 5 juin et lui donne une dimension symbolique supplémentaire puisqu'en Nouvelle-Zélande cette date est aussi celle de Arbor Day, le jour des arbres.
Un jour qui fit sa première apparition dans le calendrier néo-zélandais à la fin du 19ème siècle. Un décret de 1892 en avait fait un jour non travaillé pour les fonctionnaires*, fixé à l'époque au 4 août. Ce jour là, les écoliers, les fonctionnaires et les employés des services publics locaux qui prenaient une journée de congé pour participer, plantaient des milliers d'arbres, souvent des espèces exotiques. La pratique perdura ainsi chaque année de 1892 à 1914, jusqu'à ce que la première guerre mondiale détourne l'attention sur d'autres préoccupations.
La journée pour planter des arbres fut réintroduite en 1934 et c'est à partir de 1977 qu'elle fut avancée au 5 juin pour se caler sur la journée mondiale de l'environnement tout en se recentrant sur le reboisement d'espèces endémiques.

Source: Te Ara / New Zealand Forest Service (1950)

Ce 5 juin 2017 est donc  une journée chargée de symboles en Nouvelle-Zélande, tout à la fois Queen's Day, Arbor Day, journée internationale de l'environnement et débuts de la saison de ski ... mais à vrai dire, plus que tout encore, une journée de vacances et l'occasion de profiter d'un grand week-end en ce début d'hiver !  
 
Nota :
- En Australie, Queen's day est décalé d'une semaine par rapport à la Nouvelle-Zélande puisque leur "jour de la reine" est fixé au deuxième lundi de juin.
- *Le jour des arbres n'a jamais été un jour férié à part entière en Nouvelle-Zélande.

Plus d'infos :
Arbor Day - Te Ara  ICI
Celebrating Imperial Ties - Te Ara ICI
Arbor Day Events 2017 - NZArb / NZ Arboricultural Association - ICI 

vendredi 2 juin 2017

Bancs publics de Nouvelle-Zélande (1) - Bucklands Beach et Tamaki River


En Nouvelle-Zélande, mon oeil est toujours à l'affut, irrésistiblement attiré par certains objets qui se renouvellent sans cesse et alimentent mes "collections" dont celles de boîtes aux lettres et de plaques d'immatriculations personnalisées déjà évoquées sur ce blog.  Mais mon intérêt ne s'arrête pas à cette chasse ludique, parmi mes autres thèmes de prédilection il y en a un autre que j'affectionne plus que les autres, plus bucolique, celui des bancs publics.

Pour en présenter une première série, je n'ai pas choisi les plus originaux mais ceux qui me sont les plus familiers et qui illustrent mon quotidien, tous photographiés dans mon quartier ou à proximité, au fil de l'eau, des saisons, du temps et des marées.

Pour commencer, un peu de couleur associée au printemps, au club de voile de Bucklands Beach, parfait pour observer la marée et le passage des ferrys dans l'estuaire de la rivière Tamaki :  

Bucklands Beach - Banc public du club de voile      ©SM

À l'automne, marée haute à Little Bucklands Beach. En face du Mont Wellington, les bancs se succèdent sur le rivage de la rivière Tamaki. Solides et impertubables, ils attendent les baigneurs, les paddleurs et autres sportifs ou les contemplatifs qui se relaient en famille ou en solitaire pour s'offrir leurs services en toutes saisons :

Little Bucklands Beach    ©SM

À l'automne, le long des sentiers et des zones en partie marérageuses de la rive Sud de la rivière Tamaki, en amont de Little Bucklands Beach... et hop... si on faisait une petite pause sur ce banc qui nous y invite au bord du chemin :

Rivière Tamaki, rive sud   ©SM

Ou alors sur celui-ci, pour se ressourcer auprès d'un solide pohutukawa en se laissant bercer par les flots ...


Ah zut, peut-être pas là ... Parfois, comme ici, la végétation prend le dessus pour se réserver un tête à tête intime avec le banc :


Tendresse particulière pour celui-là, en phase et solidaire avec la nature qui l'entoure, les feuilles tombent, ses lattes aussi... 

C'est l'automne ...   ©SM

Même saison, temps couvert en fin de journée et marée basse sur la Tamaki ...


... alors qu'à peine plus loin, à proximité du pont de Panmure, à un jour d'intervalle voici son frère ...  cette fois c'est le milieu de journée, le temps s'est levé et la marée est haute ...


Entre les deux, un peu de mise en scène et bosquet paysager pour ce banc rectangulaire qui pose en regardant les bateaux et le fil de la Tamaki :


Sur l'autre rive, pendant l'été, un autre banc bataille avec la nature qui cherche à l'envelopper tout en servant de support d'expression à quelques grafitis :

Bords de la rivière Tamaki - Rive Nord    ©SM

Ciel d'été, marée intermédiaire, jeunes pohutukawas en fleurs et un banc, tout simple pour apprécier la vue sur une plage de Point England de la rive nord de l'estuaire de la rivière Tamaki, en face de Bucklands beach :

Bords de la rivière Tamaki - Rive Nord   ©SM

À Musik Point au bout de Bucklands Beach et au coeur de l'été, un banc se fond dans le paysage sous un pohutukawa en fleurs pour embrasser la vue sur le golfe d'Hauraki et l'île de Waiheke :

Musick Point - ©SM

À l'automne, tombée du jour et marée haute à Eastern beach. Un banc pas que pour la vue, c'est aussi un support pratique pour accrocher un panneau et avertir les promeneurs qu'il est interdit de ramasser des coquillages :

Eastern Beach   ©SM

Marée basse à Howick beach, un jour couvert de printemps. L'un de mes tous premiers bancs que j'affectionne tout particulièrement, pour regarder la mer encadré par deux vénérables pohutukawas (que la force soit avec toi !!!) :


Alors qu'un peu plus loin, les pieds presque dans l'eau à Cockle Bay (Howick), un banc un peu plus modeste fait lui aussi face à  l'estuaire en compagnie d'un magnifique pohutukawa qui semble glisser pour aller tâter la température de l'eau :  


À chaque fois que je vois un de ces bancs, un p'tit air de Brassens vient trotter dans ma tête, même si les amoureux n'y font pas légion ...
Plutôt solitaires, ils se détachent avec une certaine mélancolie mais restent là, immuables, toujours et partout présents, sans se décourager en attendant le chaland. Comme un doigt pointé cherchant à attirer notre attention, ils nous invitent à les rejoindre pour regarder et intégrer le tableau qui les enveloppe, vivre et apprécier le moment présent, contempler et méditer, le temps d'une pause.

C'est drole comme je les aime, ces bancs publics ♫♪ bancs publics ♪♫ !

À suivre.

Distribution approximative de mes bancs publics - Bucklands Beach et rivière Tamaki