mardi 28 novembre 2017

Les Tonguiens en fête à Auckland ce week-end

Bannière au fond rouge et croix de St George rouge sur canton blanc, le drapeau et les couleurs des Tonga paradaient un peu partout à Auckland ce week-end avec ballons, concerts de klaxons et tenues assorties. Malgré l'enthousiasme des fans, Les Tonga ont perdu le match de demi-finale de coupe du monde de rugby contre les anglais (20-18) mais ils n'en étaient pas moins à la fête depuis plusieurs jours et notamment dimanche en fin d'après-midi sur les quais du centre ville, dans une manifestation improvisée prenant le relais de la célèbre parade de Noël de Queen Street.

Voitures aux couleurs des Tonga sur les quais d'Auckland et concerts de klaxons - 26/11/2017   ©SM

Une ambiance plutôt bon enfant et sympathique sur laquelle nous sommes tombés après une excursion en mer. Une famille aux couleurs tonguiennes que nous avons interrogée nous a alors indiqué : "c'est l'Angleterre qui a gagné mais ce n'est pas grave d'avoir perdu, on fait la fête quand même"...

Source : NZ Herald / Photo Moana Tapaleao

De son côté, la presse a choisi d'adopter un ton méfiant pour rapporter l'événement, indiquant qu'au départ, la manifestation du CBD a été lancé via Facebook afin de protester et demander la révision d'une décision arbitrale jugée injuste, barrant l'équipe de la phase finale, mais, et même si nous ne sommes pas restés, il nous a semblé que le sentiment exprimé par les manifestants était plus de la joie pour le parcours de leur équipe de coeur que de la colère.

Source : NZ Herald / Photo Moana Tapaleao

Au final, pas de débordement ou d'incident mais une animation joyeuse assez inhabituelle un dimanche au centre ville d'Auckland de la part d'une communauté qui a tiré fierté de cette coupe du monde, véritablement portée par l'événement.

Nota : Pour la petite histoire, les Tonga sont le dernier royaume du Pacifique et le seul à n'avoir jamais été colonisé. En Nouvelle-Zélande, le recensement de 2013 fait état d'une communauté de 60'000 personnes originaires des Tonga, dont les deux-tiers sont établis à Auckland où ils font preuve d'une grande solidarité familiale et religieuse. Les premiers Tonguiens sont arrivés dans les années 1960 pour travailler comme ouvriers dans les usines et beaucoup sont restés, établis dans les années 1970 et 1980 si bien que 60% de la communauté actuelle est née sur le territoire néo-zélandais. Cette population reste globalement dans les groupes sociaux économiques les plus pauvres. Elle n'en est pas moins riche de l'attachement à son identité qui se maintien au travers de l'éducation, de ses églises méthodistes, de ses écoles maternelles et tout ce qui permet de transmettre et de garder la culture vivante. Les jeunes générations perdent toutefois la langue et tendent à s'identifier de plus en plus à la communauté plus large des peuples du Pacifique, particulièrement importante à Auckland.

Plus d'infos : 
Inside the Tongan red army - NZ Herald 24/11/2017 ICI 
Tonga fans descend on central Auckland after league loss - NZ Herald 26/11/2017  ICI
Tongan league fans march in Auckland, angry over semifinal loss to England - Stuff 26/11/2017  ICI
Thousands of Tongan fans take to Auckland streets to protest their side's controversial loss in RLWC semi-final - TVNZ  ICI
Tongan (La communauté des Tonga en Nouvelle-Zélande) - Te Ara ICI

samedi 25 novembre 2017

LIVRES - Les nouvelles de Katherine Mansfield

Katherine Mansfield : en Nouvelle-Zélande, elle figure au panthéon national et le plus prestigieux des prix littéraires porte son nom, avec sa bourse permettant de financer le séjour des écrivains récompensés dans son ancienne résidence de Menton en France. Au plan international, dans les manuels scolaires locaux et britanniques, elle est restée pendant très longtemps - et reste sans doute encore - la plus emblématique des auteurs néo-zélandais même si dans son pays de naissance, sa légitimité de "kiwi" a longtemps été ambivalente, remise en cause parce qu'elle vécut presque toute sa vie adulte en Europe.
À la lecture de Witi Ihimaera*, j'avais noté quelques critiques à son encontre, sur l'influence qu'elle a pu avoir en véhiculant une vision erronée et romantique des maoris.

Portrait de katherine Mansfield par Anne Rice - Cornwall 1918 - Source : Te Papa Museum of NZ

Ces éléments mis bout à bout, il me paraissait inévitable d'aborder à un moment ou un autre cet auteur phare pour m'en faire ma propre idée. Je me suis donc attaquée à la lecture de ses oeuvres complètes, en version originale. Elles regroupent l'ensemble des recueils de nouvelles publiées au début du 20ème siècle dont une bonne partie à titre posthume.
Comme la nouvelle est loin d'être mon genre favori, j'y suis allée par touches, en prenant mon temps, en butinant ces histoires courtes par-ci par-là.


Ce que j'en ai retiré, c'est d'abord une écriture parfaitement maitrisée, très aboutie et très efficace : en quelques mots Katherine Mansfield est capable de transmettre et de faire ressentir une atmosphère, de faire visualiser un décor ou des situations en ouvrant les portes de l'imagination, en donnant des clés mais en laissant au lecteur la liberté de conclure ou de poursuivre comme il l'entend. Même si le cadre d'époque n'est souvent plus d'actualité, l'intemporalité de beaucoup de ces nouvelles demeure, on sent une capacité hors du commun à capter et à transcrire ce "petit quelque chose" qui traverse l'espace et le temps. Les thèmes abordés sont nombreux, très divers et révèlent une grande capacité d'observation des gens et de la société : l'excitation d'un premier bal, une garden-party, le voyage d'un femme de chambre naïve, la solitude et la fatigue d'un père, une échappée à la plage ... des descriptions, des sentiments, des tranches et des scènes de vie, à la maison, dans la rue, en voyage, en société, au travail, des enfants, des parents, des adultes, des personnes âgées, des riches, des pauvres, des hommes, des femmes ... Autant de petits moments, parfois sans queue ni tête ou laissé en suspens mais toujours finement observés et subtilement transcrits.       

Pour ce qui est de la connaissance de la Nouvelle-Zélande - un aspect qui m'intéressait peut-être un peu plus que d'autres - il ne faut par contre pas trop compter sur ces nouvelles pour découvrir la société néo-zélandaise de l'époque sachant pas ailleurs que les allusions aux Maoris y sont on ne peut plus limitées.
Il semble en fait reconnu que la "kiwi-itude" de Katherine Mansfield se manifeste avant tout dans son écriture, dans son emploi d'un vocabulaire et de certaines tournures coloniales ainsi que dans sa vision particulière du monde issue de sa position "entre-deux". Alors finalement, le plus intéressant dans cette découverte, c'est aussi et d'abord celle de la biographie de Katherine Mansfield qui est, en elle, un véritable roman et ensuite l'impact littéraire qu'elle a pu avoir à son époque, inspirant l'envie et la jalousie d'un auteur tel que Virginia Woolf à qui elle est souvent comparée.

"Woman of words" - Statue commémorative de Katherine Mansfield dans Midland Park sur Lambton Quay à Wellington
 
En version courte : Katherine Beauchamp, pour l'état-civil, est née en 1888 à Wellington en Nouvelle-Zélande. La légende rapporte qu'elle écrit sa première histoire (primée) à l'âge de neuf ans. Elle quitte la colonie à l'âge de 15 ans pour étudier en Angleterre. Après un bref retour en Nouvelle-Zélande où elle commence à publier mais où elle s'ennuie et fait scandale dans la société coloniale puritaine, elle repart et s'installe en Europe où elle restera jusqu'à sa mort en 1923, à l'âge de 34 ans.
Très indépendante, elle essaye de mener sa vie comme elle l'entend, d'une façon parfois jugée outrancière et scandaleuse selon les conventions de l'époque. On lui attribut de multiples histoires amoureuses avec des partenaires des deux sexes. Mariée une première fois en 1909, elle abandonne son mari à peine la cérémonie terminée et s'enfuit vers l'Allemagne où elle fait une fausse couche d'un bébé conçu avec un autre homme avant son union. Elle rentre en Angleterre où ses nouvelles sont publiées dans un magazine, édite en 1911 son premier recueil de nouvelles inspirées de son expérience en Allemagne, Pension Allemande (In a German Pension). La même année, elle rencontre l'éditeur John Middleton Murry qu'elle épousera en deuxième noces sept ans plus tard (elle a divorcé de son premier mari en 1913). Elle est profondément marquée par la mort de son frère en 1915, pendant la première guerre mondiale. Diagnostiquée de la tuberculose en 1918, la recherche de traitements la conduit d'abord en Italie puis à Menton, ensuite en Suisse et enfin près de Fontainebleau où elle mourra. Prolixe, elle écrit sans cesse et jusqu'au bout sachant que son mari qui hérite finalement de tout, publiera plusieurs recueils à titre posthume en veillant à lisser et à donner un image impeccable de leur auteur pour en augmenter la valeur. 

Série de timbres NZ avec des auteurs néo-zélandais, une première en 1989 - Source : Te Ara

Plus largement que son héritage néo-zélandais auquel elle restait personellement attachée, Katherine Mansfield (ce nom de plume est emprunté à sa grand-mère) est finalement surtout considérée comme une figure moderniste de la littérature anglaise. Son rejet des conventions ne s'appliquait pas seulement au domaine privé mais aussi à sa façon d'écrire : ainsi, à l'écriture conformiste savamment structurée de l'époque, elle préférait inventer, surprendre, passer de la narration directe à l'indirecte avec des transitions rapides, opérer des changements de perspective... et finalement, c'est peut-être son modernisme qui a permis à son oeuvre de traverser le temps pour continuer à nous toucher presqu'un siècle plus tard.

Nota :
Célébrité oblige, elle a même son propre Google Doodle avec une petite vidéo publiée en 2013 sur youtube pour fêter l'anniversaire des 125 ans de sa naissance :  





En anglais :
The Collected Stories
Auteur : Katherine Mansfield
Réédition Penguin 2007
En français :
Les Nouvelles, l'intégrale, 10 nouvelles inédites
Traduction française Marie Desplechin
Réédition Stock 2006


Liste des différentes publications de Katherine Mansfield :
In a German Pension (Pension Allemande) 1911
Prelude (1918)
Bliss and other stories (Félicité) (1920)
The Garden Party and other stories (La garden-party) (1922)
Poems (1923)
The dove's nest and other stories (Le nid de colombe) (1923)
Something childish and other stories (Quelque chose d'enfant mais de très naturel) (1924)
The journal of Katherine Mansfield (Le journal de Katherine Mansfield) (1927 - Édition définitive 1954)
The letters of Katherine Mansfield (Les lettres de Katherine Mansfield) (1928-1929)

Notes :
Witi Ihimaera, voir aussi :
Livres - The Matriarch
Livres - Pounamu Pounamu 

Plus d'infos :
Biographie de Katherine Mansfield - Te Ara ICI
Maison natale de Katherine Mansfield à Wellington - NZ Heritage ICI
Katherine Mansfield Menton Fellowship - The art foundation ICI
Katherine Mansfield Society - ICI
Woman of words - Sculpture Katherine Mansfield à Wellington par Viriginia King ICI 

mardi 21 novembre 2017

Tahiti - Le street art en place de folklore

Quand on dit "Polynésie française", Tahiti ou Papeete, on pense tout de suite "îles, soleil, sable, chaleur, cocotiers, vahinés" ... rarement (jamais) "Street Art" ... mais pourquoi pas ? Après tout Papeete n'est pas une cité-musée figée hors du temps sur une image de carte postale. Bien au contraire, c'est LA "grande ville" française du Pacifique* où, n'en déplaise aux esprits chagrins qui reprochent à Tahiti "d'être trop francisée" et "de perdre de son âme dans la spirale de la mondialisation", le graffiti et le Street Art ont eux aussi trouvé une place.

Photo de la femme au fruit par Okuda à Papeete Ono'u 2017
La femme au fruit - Okuda - Ono'u 2017 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

... Gauguin revisité - Source : Brooklyn Street Art

À Papeete, l'art urbain se matérialise par une trentaine de fresques venues habiller d'anciennes façades nues, plus ou moins monumentales et de styles variés formant aujourd'hui un parcours artistique de découvertes et une attraction touristique.

Photo de la tahitienne rouge par Seth à Papeete Ono'u 2015
La tahitienne rouge - Seth (Julien Malland) - Ono'u 2015 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)  

S'ajoutant aux nombreux graffitis envahissant les murs le long des routes aux abords de la capitale ...

Photo de graffiti à Papeete Tahiti
Les murs de Tahiti, terrain d'expression des graffeurs de tous acabits
Photo de graffiti à Papeete Tahiti
Partout, des murs graffés en expression libre ! 

... ces oeuvres spectaculaires ont commencé à fleurir il y a quatre ans sous l'égide de Sarah Roopinia alors agée de 25 ans, une jeune femme chef d'entreprise qui a créé Ono'u, le festival international de graffiti de Papeete.

Photo de la baleine bleue au coucher du soleil par seyb Papeete Ono'u 2014
La baleine bleue au coucher du soleil - Seyb - Ono'u 2014 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)
Photo de la Virgen made in France pat Inti à Papeete Ono'u 2014
La Virgen Made in France - Inti - Ono'u 2014 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Ce nom « ONO’U », est inspiré de la fusion des deux mots tahitiens « ONO » (action de joindre une chose à une autre) et « U » (couleurs) pour exprimer l’action de joindre une couleur à une autre et donc, par extension, « la rencontre des couleurs » à Tahiti à travers l’art du graffiti.

Photo de ia mana te nunaa par HTJ Designs à Papeete Ono'u 2015
ia mana te nunaa - HTJ Designs - Ono'u 2015 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Depuis son initiation en 2014, c'est devenu un événement annuel phare dont les médias locaux se font largement le relais, promu par l'office de tourisme de Tahiti qui en est sponsor et relayé par Tahiti Heritage - l'encyclopédie collaborative du patrimoine polynésien.

Photo de Illusion Cube Tahiti par Astro ODV à Papeete Ono'u 2017
Illusion Cube Tahiti - Astro ODV - Ono'u 2017 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Initialement programmé en mai (2014-2015), l'événement annuel avec ses festivités, animations, concours, ateliers, spectacles, s'est décallé dans le calendrier jusqu'à octobre (2016-2017), passant ainsi du début à la fin de la saison touristique.

Photo des tahitiennes de la Mennai par Kobra à Papeete Ono'u 2015
Les tahitiennes de la Mennais - Kobra - Ono'u 2015 (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Dans le cadre de cette manifestation, des artistes réputés de toutes nationalités sont invités à créer des tableaux à ciel ouvert s'inspirant de la culture et des couleur de la Polynésie.

Photo de la vahine aux yeux bleus par Soten et Soflen à Papeete Ono'u 2014
La Vahine aux yeux bleus - Soten & Soflen - Ono'u 2014 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

C'est un moment mélant créativité et échanges artistiques entre public, artistes locaux, de métropole ou de l'étranger.

Photo du chat studieux par Dabs et Myla à Papeete Ono'u 2015
Le chat studieux - Dabs et Myla - Ono'u 2015 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Photo des crocos roses de Dabs et Myla à Papeete Ono'u 2014
Les crocos roses - Dabs et Myla - Ono'u 2014 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Chaque édition tente d'apporter de nouvelles surprises au festival pour explorer et l'enrichir de toutes les facettes du graffiti et de l'art urbain, en alliant notamment créativité et prouesses techniques.

Photo du caméléon l'endormi par Kalouf et Lardanchet à Papeete Ono'u 2017
Le Caméléon l'endormi - Kalouf et Lardanchet - Ono'u 2017 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

L'année 2016 a vu l'introduction de deux nouveautés : une délocalisation du festival sur l'île de Raiatea qui est désormais intégrée aux festivités et l'ouverture d'un musée du Street Art dans les anciens locaux du musée de la perle afin de localiser et de prolonger toute l'année les actions liées à la culture de l'art urbain. 

Photo de l'Otaha de Cherles et Janine Williams à Raiatea Ono'u 2017
L'otaha - Charles et Janine Williams - Ono'U 2017 à Raiatea - (Plus d'infos : Tahiti Heritage) 

Photo d'omama'o le monarque de Charles et Janine Williams à Papeete Ono'u 2016
Omama'o le monarque - Charles et Janine Williams - Ono'u 2016 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Quelques recherches montrent toutefois que le festival de Tahiti n'a pas complètement fait son entrée dans la cour des grands, pas encore cité sur la liste et le calendrier des festivals les plus prestigieux qui se développent et se concurrencent un peu partout dans le monde.

Photo de la mama du marché par Adnate et le portrait de Herenui par Askew à Papeete Ono'u 2015 et 2014
La Mama du marché par Adnate (2015) et le portrait de Herenui par Askew (2014)
Photo de la fresque d'Abuz et JObs près du marché de Papeete Ono'u 2016
Fresque de Abuz, HTJ et Jops au marché de Papeete - Ono'u 2016 - (plus d'infos : Tahiti Héritage)

En Polynésie, c'est plus le festival d'Hawaï - Pow! Wow! - qui sert de référence, celui qui est le plus souvent cité et donné en exemple du fait notamment d'une précédence d'ancienneté (Pow! Wow! existe depuis 2010) ...

Photo du gramaphone et le pu par Besok à Papeete Ono'u 2014
Le gramophone et le pu - Besok - Ono'u 2014 - (Plus d'infos : Tahiti Heritage)

Il ne fait toutefois aucun doute que le graffiti a su trouver une place à Tahiti avec plus de 10'000 m2 d'oeuvres murales disséminées dans Papeete (Source France Info/Polynésie 1ère - 2016) et que le dynamisme qui semble l'animer laisse entrevoir de beaux jours devant lui.

Photo du coq de Suiko à Papeete Ono'u 2014
Le coq - Suiko - Ono'u 2014
Ce n'est peut-être pas Tahiti comme nous l'avions imaginé mais nous, on a aimé se balader le nez en l'air, armés de nos appareils pour cette chasse aux trésors dans cette galerie urbaine ouverte à tous, combinant modernité, couleurs et culture locale.

Photo de trois fresques à Papeete
Trois fresques - Requin (Abuz/Berst/Nilko) - Island life (Scaf/Inkie/Mr Cenz) - Fresque (Gorey/Scred/Gent48)

Nota :
* Sur le site de la mairie de Papeete, la population de Papeete est de moins de 30'000 habitants au dernier recensement.

Montagne des affiches 2014 2015 2016 et  2017 du festival Ono'u de Tahiti
Affiches du festival de graffiti de Papeete - Ono'u 2014, 2015, 2016 et 2017

Voir aussi :
Tahiti et les îles sous le vent - Un rêve de Polynésie Française

Carte de Papeete avec la position des fresques Ono'u - 2017

Plus d'infos :
ONO'U - Festival International de Graffiti / Tahiti Festival Graffiti  ICI
ONO'U - Page Facebook ICI
Le meilleur du festival Ono'u en images - Polynésie 1ère  ICI
Un musée du Street Art ouvert à Papeete - Tahiti Infos 9/10/2016  ICI
Pow! Wow!  ICI

samedi 18 novembre 2017

À Auckland le Père-Noël est de retour sur Queen street

En arrivant l'année dernière au début du mois de novembre, j'avais déjà constaté qu'Auckland n'était pas en retard pour préparer les fêtes de Noël. Cette année, rebelotte, le 15 novembre les vitrines sont déjà toutes décorées, notre voisin a commencé à poser les premières guirlandes de son invraissemblable concours personnel d'illuminations qui durera tout le mois de décembre jusqu'à Noël et puis surtout, l'immense et emblématique Père-Noël de Queen street domine à nouveau la plus importante artère de la ville. Droit dans ses bottes, vêtu de son uniforme rouge, entouré de cadeaux et accompagné de ses deux rennes monumentaux, le géant à barbe blanche n'a pas pris une ride depuis l'année dernière et réaffirme sa position d'emblême débonnaire qu'il occupe depuis son apparition en 1960.

Fidèle au poste : le Père-Noël d'Auckland sur Queen Street - La saison des fêtes de fin d'année 2017 est lancée !  ©SM

Son histoire appartient au patrimoine national puisqu'elle figure - sans être tout à fait à jour - sur le site de NZ History (Histoire de la Nouvelle-Zélande) du ministère de la Culture et du Patrimoine, avec ses hauts et ses bas, des changements d'adresses et de propriétaires et les retouches émaillant sa saga. Ce Père-Noël avait été conçu au départ comme une attraction commerciale chargée d'attirer les clients dans le grand magasin Farmers qu'il surmontait à l'angle de Hobson street et de Wyndham street où il a d'abord officié chaque année pendant trente ans. La structure de 18 mètres pesant plus de cinq tonnes, en fibre de verre supportée par des tubes d'acier avait alors une partie automatisée composée d'un oeil clignotant et d'un doigt articulé. Ces deux gestes censés inciter les clients à entrer dans le magasin ont disparu en 2009 alors que l'aspect douteux et un peu pervers qu'ils donnaient au personnage lui avaient valu le surnom de "Creepy Santa".

L'icone n'en avait pas moins gagné le coeur des habitants, une première fois inquiets au moment de la mise en vente du magasin Farmer du centre ville dans les années 1990 coïncidant avec la décision de confier sa célèbre parade de Noël à une association indépendante. Le Père-Noël trouva alors refuge pendant quelques années au dessus d'un centre commercial où officiait un autre magasin Farmer, à Manukau, en périphérie d'Auckland. Décrépi et plus assez présentable, il disparut ensuite pendant deux ans à la fin des années 1990 avant d'être racheté pour 1 dollar symbolique par une agence de relations publiques. Celle-ci fit appel à toutes sortes de supporters et de sponsors pour restaurer Santa Claus et le ramener en centre ville au dessus de Whitcoulls sur Queen's street où il parque désormais ses rennes pour les fêtes de fin d'année.
Les coûts de stockage, de montage, de démontage et d'entretien n'en sont pas moins énormes si bien que la continuité de la tradition est régulièrement remise en cause, avec plusieurs coups de chaud dont le dernier, en 2014, a bien failli lui être fatal.
Bon an mal an, le bonhomme bienveillant s'accroche pourtant et continue de veiller au dessus de l'agitation citadine pour rappeler, d'une génération à l'autre, une certaine continuité de l'esprit de Noël.

Note :
À voir aussi sur Queen street : les très belles vitrines du grand magasin Smith and Caughey Ltd avec leurs automates et l'histoire qu'ils racontent, un peu dans la même veine que la tradition des Galeries Lafayettes à Paris. Le thème de cette année 2017 : les pirates. 
 
Vitrine de Noël Smith & Caughey sur Queen street (2017) - Les pirates à l'honneur.    ©SM

Voir aussi :
Farmers Santa Parade - Bientôt Noël (2016) ICI
Illuminations de Noël, Franklin road Christmas lights (2016) ICI
Pohutukawa, arbres de Noël de NZ  ICI

Plus d'infos :
Auckland's giant santa - NZ History ICI
Auckland miracle : Queen Street Santa's been saved - NZ Herald 23/10/2014 ICI

mercredi 15 novembre 2017

Des Maoris plein les prisons - Un symptôme révélateur des inégalités sociales en Nouvelle-Zélande

Parmi les chantiers des "100 premiers jours" annoncés par le nouveau gouvernement de Jacinda Ardern, il est question de revenir sur une loi de 2013 dite "loi des trois-fois" (Three-strike law*) jugée coûteuse, injuste et inefficace et dont la mention dans un article de presse m'a fait relever les statitiques suivantes :

Alors qu'ils ne composent que 15% de la population totale du pays,
les Maoris représentent 51%* de la population carcérale. 


Source photo : Maori Television

Cette surreprésentation des Maoris dans les prisons interpelle et incite à s'interroger sur le système pénitentiaire de ce pays dont l'apparente tranquillité cache des taux d'incarcération parmi les plus importants de l'OCDE, plaçant la Nouvelle-Zélande en 7ème position des pays développés selon les chiffres de 2011 (source Te Ara) voire même en 2è position selon les statistiques de 2016  (source Prison Insider). Avec une population totale de 4,7 millions d'habitants, le nombre de détenus frisait la barre des 10'000 en 2016 pour atteindre un taux d'incarcération de 208 détenus pour 100'000 habitants, un rapport qui monte à plus de 700 pour 100'000 pour la population Maorie*.

Statistiques carcérales - Fiche pays : Nouvelle-Zélande   Source : Prison Insider

En creusant un peu, on s'aperçoit rapidement que cette question maorie fait l'objet de multiples études, en particulier du côté des administrations pénitentiaires et judiciaires en recherche de solutions, et que la presse s'en fait régulièrement et largement l'écho. On aborde en fait un sujet de société révélateur du mal-être d'une population qui s'est faite dépouillée de ses terres et de ses valeurs lorsqu'elle est passée sous la tutelle britannique et que la colonisation (pour ne pas dire "invasion") lui a imposé de nouvelles règles (voir annexe ci-après).

Pourtant, historiquement, la représentation des Maoris dans les prisons coloniales était au départ quasi inexistante. D'abord parce que la loi britannique ne s'appliquait que dans les zones occupées par les colons et qu'ailleurs les Maoris avaient le contrôle de leur propre système traditionnel. Pendant tout le 19è siècle le pourcentage des prisonniers Maoris ne dépassait pas 3% - à l'exception des pics liés à des incidents historiques particuliers (prisonniers de guerres dans les années 1860 et arrestations de manifestants dans les années 1880).
Les choses ont commencé à se détériorer au 20è siècle : la barre des 10% a été franchie à la fin des années 1930, celle des 20% au milieu des années 1940 (époque où les maoris représentaient 6% de la population). Un phénomène généralement expliqué par l'exode rural des Maoris, en accélération au moment de la seconde guerre mondiale. Après-guerre, la proportion des prisonniers d'origine maorie a continué d'augmenter pour atteindre 40% de la population carcérale en 1971 (alors 10% de la population du pays) et passer la barre des 50% à partir des années 1980. Depuis, le ministère de l'intérieur est bien obligé de reconnaitre ce "problème Maori" tant sur le plan de la criminalité que de la justice dont les "biais" possibles / probables seraient en cours d'enquête. 

Évolution de la part des Maoris dans la population carcérale - Source: Te Ara

La surreprésentation des Maoris dans les prisons néo-zélandaises est le résultat de facteurs aussi nombreux que complexes, d'ordre historiques et sociaux-culturels, combinant notamment :

--> la perte des terres et des repères identitaires et culturels traditionnels,
--> les effets de l'urbanisation,
--> une plus grande proportion de Maoris dans les groupes sociaux-économiques défavorisés,
--> la forte proportion de jeunes Maoris mal intégrés et peu éduqués,
--> les taux de chômage élevés de ces populations,
--> la culture des gangs,
etc.
Certains mettent aussi en avant l'abandon ou le recul de pas mal de programmes sociaux depuis les années 1980 du fait de politiques jugées trop libérales.
Causes, biais culturel probable, conséquences, les populations maories sont aujourd'hui les plus vulnérables et les plus représentées à tous les niveaux du système judiciaire, de l'arrestation à l'accusation en passant par la condamnation et l'emprisonnement.


Prison de Mt Eden à Auckland - Source: RNZ / Diego Opatowski


Ce problème a des répercussions aussi bien au plan national que communautaire si bien que le Department of Corrections en vient à développer des actions concertées pour tenter d'enrayer la spirale infernale, en créant des programmes spécifiques dédiés. Une politique qui essaye d'intégrer la dimension culturelle en passant par la consultation des groupes communautaires et le recrutement de personnels maoris. Des unités spécialisées ont été mises en place à l'attention de petits et moyens délinquants pour les aider à mieux appréhender toutes les dimensions du tikanga ("la bonne façon d'agir") dans le but d'améliorer et de faire changer leurs comportements. Les questions de la formation et de l'accompagnement de la réinsertion sont également à l'ordre du jour et j'ai noté, à l'étude, un travail de collaboration avec les gangs s'appuyant sur la parole, l'expérience et l'aura de caïds assagis pour aider les jeunes à rester sur le droit chemin sans passer par la case prison ... 

Avec l'arrivée d'un gouvernement travailliste soucieux des questions sociales avec des objectifs en termes de logement, de lutte contre la pauvreté, de santé, de protection de l'enfant et de la famille, c'est un vent d'espoir qui souffle du côté des populations défavorisées dont les Maoris constituent le noyau dur. Il faut espérer que ces politiques sauront intégrer la dimension culturelle qui rendra et fera croitre le "mana" (dignité, prestige) dont ces populations ont aussi bien besoin.
La réussite ne se mesurera que par la diminution de la proportion des Maoris dans les prisons ainsi que dans toutes les autres statistiques révélatrices des inégalités où ils figurent partout comme malheureux champions (taux de suicides, violences conjugales, maltraitances, problèmes psychiatriques, espérance de vie inférieure au reste de la population, etc.).

Nota :
* la loi de 2013 porte sur la liberté sous condition/caution et prévoit qu'en cas de troisième récidive, un inculpé ne peut plus bénéficier de la liberté conditionnelle, il doit être incarcéré en détention provisoire en attendant son jugement. Cette loi a eu pour conséquence une augmentation importante du taux de détention avant jugement, passé de 21,6* à 27,2% entre 2010 et 2016.
* Le taux monte même à 58% de détenues Maories du côté des prisons pour femmes.  
-->  Il faudrait sans doute s'intéresser aussi aux délits pour une analyse plus approfondie et plus nuancée de cet aperçu carcéral sachant toutefois que les Maoris sont souvent eux-mêmes leurs premières victimes du fait d'une part importance des violences intra communautaires et familiales.

Plus d'infos : 
Story : Prison - Encyclopédie Te Ara ICI
Prisons de Nouvelle-Zélande (fiche pays) - Prison Insider ICI  
Over-representation of the Maori in the criminal justice system - NZ Department of corrections ICI 
Government's 100-day plan looks good for Maori - Radio NZ 02/11/2017  ICI 
Rachel Smalley : what's the worst that could happen having a Maori-based prison - Newstalk 09/05/2017 ICI
Maori prison rates at record levels - Newshub 23/10/2016 ICI

ANNEXE :
En complément à cet article, voici de larges extraits traduits et légèrement adaptés de l'article Maori prison rates at record levels / (Taux d'emprisonnement records pour les Maoris), publié par Newhub en octobre 2016.
Deux questions de fond y sont posées dont les réponses offrent un éclairage historique sur les sources originelles du problème. Des éléments qui méritent réflexion même si on ne pourra pas refaire l'histoire !

"Si la proportion importante de prisonniers Maoris peut être directement correlée à la pauvreté endémique de la communauté, d'où vient cette pauvreté ?

Marama Fox, députée du parti Maori donne son explication : "la pauvreté est le résultat de la colonisation. Les lois ont appauvri les Maoris pour permettre l'acquisition des terres. Ainsi, la saisie des terres des Maoris peut être directement liée à la pauvreté et aux taux d'incarcération actuels."

De son côté, Vincent O'Malley, historien spécialiste des guerres de Nouvelle-Zélande, pense lui aussi qu'il existe un lien direct entre les guerres qu'il a étudiées - notamment celle du Waikato - et la pauvreté des Maoris. Il raconte :
"Il n'y a aucun doute que l'invasion de Waikato a appauvri un grand nombre de Maoris. Plus de 1,2 millions d'acres de terres ont été confisquées et beaucoup de Maoris se sont retrouvés sans terre du jour au lendemain avec des conséquences qui perdurent depuis plusieurs générations. Avant la guerre, l'économie des tribus Waikato était florissante, fondée sur l'approvisionnement des colons d'Auckland. Les journaux d'Auckland des années 1840 et 1850 reconnaissent que sans l'apport de cet approvisionnement les colons seraient morts de faim. Cette économie a été détruite du jour au lendemain par l'invasion du Waikato : des troupes ont délibérement pillé tous les villages Maoris qu'elles traversaient, elles appliquaient une sorte de politique de terre brulée systématique. 
Le gouvernement britannique était réticent à l'idée de s'impliquer dans les guerres de Nouvelle-Zélande, pour des raisons financières. Mais les troupes considérèrent rapidement la guerre comme un bon moyen de s'approprier les terres au nom des colons sans que l'Angleterre y ait elle-même un réel profit. Ce sont plus les ministres coloniaux de la Nouvelle-Zélande qui lorgnaient sur ces terres. La convoitise pour les plaines du Waikato, idéales pour le pâturage, a sans doute été déterminante dans le déclenchement de la campagne d'invasion. Les troupes étaient constituées de soldats réguliers britanniques, de gardes forestiers, de miliciens locaux et d'Australiens. Les "colons-militaires" australiens étaient nombreux : ils s'engageaient à servir trois ans à l'issu desquels il recevaient eux-mêmes des terrains en concession. Ils sont impliqués dans certains des incidents litigieux de Waikato, notamment l'attaque du principal centre commercial des tribus locales Maories où s'étaient réfugiés femmes, enfants et personnes âgées."

Prisonniers Maoris pendant les Guerres de Nouvelle-Zélande - Source : Newshub / Getty
Après la guerre, le Native Schools Act of 1867 (loi de 1867 sur les écoles indigènes) a rendu illégal tout enseignement aux Maoris dans leur langue natale.
Un parlementaire de l'époque commentait : "l'heure est venue de décider si on extermine les indigènes ou si on les civilise. Mais si nous devons les civiliser, nous devons le faire dans une langue capable de véhiculer la pensée humaine."                
Cette loi n'a pas été revue avant 1969.
Mme Fox, parlementaire du parti Maori commente : "D'une génération à l'autre, c'est un génocide culturel. Vous n'êtes plus bon à rien, et si on vous le répète sans arrêt, vous finissez par le croire et vous n'êtes plus rien. L'incarcération vient de la pauvreté mais aussi des injustices liées au racisme dans un système traitant plus durement les Maoris que les autres, c'est aussi évident aujourd'hui que cela a pu l'être dans le passé." Alors que les Maoris controlaient autrefois toutes les terres de Nouvelle-Zélande, ils en possèdent aujourd'hui moins de 5%, concentrées à 95% sur la côte Est de l'île du Nord. "au delà des guerres et de la confiscation des terres, c'est le coeur de l'identité culturelle qui a été touchée au travers des pratiques d'assimilation. Les Maoris sont traités de façon inéquitable par la loi et au sein du système éducatif."

Les Maoris sont souvent perçus comme violents, porteurs d'une mentalité de guerriers et prédisposés au recours à la violence qui les conduits au crime et finalement à la prison, alors :

"La société Maorie était-elle violente avant d'être colonisée par les Pakehas ?"

Les journaux et lettres des premiers colons Pakeha (étrangers) témoignent d'une unité familiale Maorie incroyablement paisible. Les pères prenaient soin d'éduquer leurs enfants dans le plus grand respect. Ces premiers colons ne furent témoins d'aucune violence envers femmes ou enfants. La violence familiale n'existait pas dans les lois Maories parce qu'elle n'était pas un problème.
Pour Mme Fox : "La violence familiale des Maoris est arrivée par le biais culturel de l'éducation victorienne dans laquelle le recours à la violence était admis afin d'amener les enfants à la soumission. Un modèle dans lequel il faut dresser les enfants pour assurer leur succès dans le monde des Pakeha, en passant par la punition. Les garçons en particulier était traités à la dure. Dans ma famille, j'ai des exemples d'oncles et de grand-pères qui traitaient durement leurs enfants, convaincus d'agir de façon appropriée. Je pense qu'il existe une corrélation directe entre le modèle victorien d'éducation et la maltraitance d'aujourd'hui. "

samedi 11 novembre 2017

Elle l'a fait : Jacinda Ardern a pris la tête du nouveau gouvernement néo-zélandais

Après trois semaines d'évasion sous le soleil de polynésie, il était temps de reprendre le cours de notre petite vie néo-zélandaise et de revenir sur un sujet qui a trouvé son aboutissement en notre absence : la constitution du nouveau gouvernement néo-zélandais désormais en place pour trois ans.

Une fois passées les élections générales du 23 septembre et leurs résultats finalisés le 7 octobre, on savait que la balance pencherait du côté choisi par le King Maker, alias Winston Peters leader du party NZ First. Après trois longues semaines de négociations, celui-ci a finalement tranché pour le "changement" en s'associant au parti Labour (travailliste) qui était pourtant devancé par le parti National (libéral) à l'issu du scrutin. Le vieux roublard s'est assuré un portefeuille de "Deputy Prime Minister and Foreign Minister" (Vice-premier ministre et ministre des Affaires Étrangères*) dans ce gouvernement de coalition "Labour - NZ First (et Green)" finalement annoncé le 24 octobre 2017 et officiellement entré en fonction le 26.

 Winston Peters, Vice Premier Ministre - Dame Patsy Reddy, Gouverneur Général et Jacinda Ardern, Première Ministre

Si l'on en croit l'éditorial du NZ Herald publié le 9 novembre, les dés étaient pipés et les prétentions de Winston Peters à la négociation auprès des deux grands partis ne lui auraient servi qu'à renforcer son poids auprès des travaillistes pour assurer sa position et celle de son parti avec à la clé, l'obtention de quatre ministères et un secrétariat d'État. 
On apprend en effet que le leader de NZ First avait déposé une plainte* la VEILLE des élections contre quatre ministres National du précédent gouvernement pour avoir laissé fuiter une information le concernant à propos d'annuités trop perçues qu'il aurait remboursées en juillet. Le journal reproche à Winston Peters d'avoir voulu faire croire au public qu'il négociait en toute sincérité avec pour seule préoccupation l'intérêt général alors qu'il savait pertinemment que l'action judiciaire qu'il avait lancée rendait quasi impossible une nouvelle collaboration avec le parti libéral.

Ouverture officielle de la 52ème chambre parlementaire de Nouvelle-Zélande

Pour Jacinda Ardern, la nouvelle cheffe du gouvernement, ce conflit auquel elle doit peut-être son nouveau poste est une question d'ordre privé, qui ne la concerne pas. Nouvelle Première Ministre agée de seulement 37 ans, c'est la plus jeune et la troisième femme* à occuper le poste en Nouvelle-Zélande. Sur la scène internationale, elle entre dans le club "très tendance" des jeunes têtes de gouvernment et elle est comparée dans la presse locale au Macron français ou au Trudeau Canadien, tous deux ses aînés.

La trajectoire de la jeune femme est sans précédent et il y a quelques mois encore, simple candidate parlementaire, personne n'aurait parié un kopek sur son accession au pouvoir. Le parti National, fort de son bilan économique, était joué gagnant pour un quatrième mandat tandis que le Labour alors sous l'égide d'Andrew Little était en pleine déconfiture, affichant dans les sondages de juillet le score le plus bas enregistré depuis 20 ans. Le 1er août, devant ces résultats catstrophiques, l'ancien leader travailliste avait préféré jeter l'éponge pour être remplacé au pied levé par Jacinda Ardern ainsi propulsée à la tête de son parti, sept semaines seulement avant les élections.

Poster de campagne sous le leadership de Andrew Little - Élections générales 2017

Début août, au cours de sa toute première interview télévisée, elle fait sensation et ne s'en laisse pas conter quand elle déclare séchement "inacceptable en 2017" ( ... et elle a bien raison !!! ... ) la question d'un journaliste l'interrogeant sur "son choix entre faire carrière ou avoir des enfants" ... Le sujet sera repris dans tous les médias nationaux mais aussi internationaux en lui donnant une visibilité immédiate plutôt opportune et une véritable remise en selle dans la course électorale.    
En moins d'un mois, elle remonte de 19 points dans les sondages et redonne foi en son mouvement qui reçoit dons et aide de bénévoles, c'est une véritable "Jacinda-mania". La campagne est reboostée, les posters et les slogans revus, modernisés. Populaire auprès de la jeunesse, elle souffle le vent du renouvellement et du changement même si elle a déjà pas mal d'expérience en politique et elle propose un programme très social (favoriser l'accès au logement pour les familles aux plus faibles revenus, reduire les frais universitaires, etc.) qui lui vaut le surnom de la "jolie communiste" (Pretty Communist). 

Sous le leadership de Jacinda Ardern, poster au visuel modernisé et slogan dynamisé : "Let's do this"

À l'issu du scrutin, la vague rouge n'a pas tout emporté puisque le parti travailliste obtient 36% des voix contre 44,4% pour les libéraux mais associée aux Green et surtout à NZ First / Winston Peters, le jeu des alliances finit par basculer en sa faveur pour l'amener à la tête du gouvernment néo-zélandais, c'est la consécration. Reste maintenant à relever les manches et à faire ses preuves ...

Un bouleversement plutôt inattendu mais les dés sont jetés ... yapluka !  

Notes :
* Deux titres pour Winston Peters mais ce n'est pas une exception, la plupart des membres du gouvernement portent plusieurs casquettes,
* La plainte de Winston Peters vise non seulement d'anciens ministres mais aussi deux journalistes, un fonctionnaire et un employé du parti National. Le NZ Herald  - et la polémique enfle dans l'ensemble des médias - s'inquiète de cette procédure mobilisant le dispositif judiciaire dans l'unique but de faire révéler des sources, ce qui est ressenti comme une menace directe à la liberté de la presse et une sorte d'abus de pouvoir pour un sujet sur lequel le public était en droit d'être informé,
* Pour l'anecdote, dans la lignée de tous les Premiers Ministres du pays, elle se fait coiffer au poteau de 52 jours pour le titre de "plus jeune PM du pays" par Edward Stafford qui avait 37 ans et 40 jours à son entrée en fonction en 1856 contre 37 ans et 92 jours pour Jacinda Ardern ... Du coup on lit souvent dans la presse néo-zélandaise qu'elle est la plus jeune PM "depuis 100 ans" ou "depuis 1857", si c'est pas de la précision ça !

Plus d'infos :
Winston to become Deputy Prime Minister, Foreign Minister - NZ Herald 24/10/2017 ICI
Editorial : Peters' suing of ex-ministers discredits negotiations - NZ Herald 09/11/2017  ICI
Jacinda Ardern announces Ministers for the 52nd New Zealand Government - Newshub 25/10/2017 ICI 
La "stratosphérique" Jacinda Ardern devient première ministre de la Nouvelle-Zélande - Le Monde 19/10/2017 ICI
The 2017 New Zealand General Election will always belong to Jacinda Ardern - The Guardian/Australia 22/09/2017 ICI
Les photos Getty Images de la cérémonie officielle d'intronisation du nouveau gouvernement NZ - 26/10/2017  ICI 

mercredi 8 novembre 2017

Tahiti et les îles sous le vent - Un rêve de polynésie française

Ouverte sur le Pacifique, la ville d'Auckland a la particularité d'abriter et de concentrer la plus importante communauté d'origine polynésienne du monde : elle y représente environ 15% de la population* et un pourcentage en augmentation constante sur la base des 3 derniers recensements. Alors si les polynésiens viennent s'installer en Nouvelle-Zélande, il est (presque) tout aussi facile de faire le chemin inverse afin d'aller découvrir leurs îles en profitant ainsi de l'un des avantages de vivre à l'autre bout du monde !

Photo de motu plage mer et cocotier à Bora Bora Polynésie Française
Un "motu" de Bora Bora baigné de bleu, de bleu et de bleu...   ©DM

Rejoindre Papeete / Tahiti à partir d'Auckland ne demande que cinq heures d'avion avec un choix de quatre vols hebdomadaires, une opportunité dont nous n'allions pas nous priver afin d'aller goûter à cette polynésie française qui fait tant rêver de l'héxagone. Un voyage de trois semaines que nous avons organisé sous prétexte d'un anniversaire placé sous le signe des perles, on pouvait difficilement faire plus approprié !

Photo d'huitre perlière
Les huîtres perlières sont cultivées à Tahiti pour leurs perles noires !   ©DM

Mais le Pacifique c'est grand et la Polynésie française aussi puisqu'elle est composée de 5 archipels, 118 îles dont 76 habitées ...

Au milieu du Pacifique : la carte de la Polynésie Française

... alors avant de partir il faut faire des choix. Compte tenu de notre calendrier et pour une première approche, nous nous sommes concentrés comme beaucoup sur les îles de la Société :
- Une semaine "à terre", sur les îles-du-vent à Tahiti et sa voisine Moorea
- Quinze jours "à bord" d'un catamaran aux îles-sous-le-vent (Bora Bora, Taha'a, Raiatea et Huahine) où nous avons eu le privilège d'être accueillis par les Biquets, "tourdumondistes" depuis plus de vingt ans, basés en polynésie depuis 6 ans, qui nous ont fait partager leur vie à bord, leurs "bons-plans" et des moments d'exception avec leurs amis polynésiens.


Photo du Catamaran des Biquets Belize 43
Le catamaran des Biquets : Belize 43 - 13,50mètres   ©DM


Au final, trois semaines passées trop vite en déconnexion complète, riches d'expériences et marquées de magnifiques rencontres permettant d'aller au delà de la simple image de carte postale.
De notre passage trop rapide dans ces "îles hautes"*, nous retiendrons :

1 - La gentillesse, la simplicité et la chaleur des polynésiens, natifs ou "popa'a" (étrangers) qui ont choisi de s'y ancrer de longue date. Des sourires, beaucoup de sourires, tutoiement de rigueur, des contacts intergénérationels faciles et sans catégorisation, quelques mots chaleureux rapidement adoptés pour faciliter les contacts et se donner l'impression de s'immerger (surtout quand on s'aperçoit, en s'éloignant de Tahiti, que le français n'est pas maîtrisé partout) : Ia Orana (bonjour), Mauruuru (merci), Nana (au revoir) ...

Photos de visages de Polynésie Française
De belles rencontres, sourire de rigueur !     ©DM

... bref, de la joie de vivre, du soleil plein la tête et le coeur, que du bonheur !

2 - La beauté et la variété des paysages, évidemment...

Photo du point de vue ua sommet de l'île de taha'a Polynésie Française
Le point de vue au sommet de l'île de Taha'a     ©DM

Avec ce qui nous a surpris :
- pas ou peu de plages exceptionnelles
- les paysages massifs, très découpés et abrupts de l'intérieur de l'île de Tahiti

Photo de la rivière de Raiatea Polynésie Française
Rivière de l'île de Raiatea    ©DM
 
Et ce que nous avons particulièrement aimé :
- l'unicité de chaque île,
- les lagons de Bora Bora et de Moorea,
- la rivière de Raiatea,
- le charme de l'île de Taha'a,

Photo d'un motu et cocotiers à Bora Bora Polynésie française
"Motu" et cocotiers de Bora Bora    ©DM

... Et aussi, les cascades, les "motu", les variations d'éclairages et de couleurs, les couchers de soleil, le ciel illuminé d'étoiles la nuit, l'incroyable palette des bleus et des verts, etc.  

Photo du ciel de fin de journée à Taha'a Polynésie Française
Ciel de fin de journée au mouillage de Taha'a   ©DM

 3 - La faune et la flore à portée de l'oeil, de la main et de l'estomac !

- Les snorkellings inoubliables au milieu des raies mantas ou pastenagues, les poissons multicolores dans les jardins de coraux, les requins pointes noires, les baleines, etc.

Photo de requins pointes noires polynésie française
Nager avec de "gentils" requins pointes noires ... et l'impression de baigner dans un aquarium !   ©DM

- Le tour "botanique" de Taha'a, passionnant, avec Alain racontant l'histoire des plantes, endémiques (950) ou apportées par l'homme (1500) pour se nourrir et se soigner, le "mariage" et la préparation de la vanille, la visite de la distillerie, la vue au sommet de l'île...

Photo de fleur de vanille à Taha'a polynésie française
Le "mariage" de la vanille se fait à la main - Tahiti, une vanille réputée !    ©DM

 - Le "marché" en pleine nature avec Biquet à Raiatea pour "casser" des avocats, des pamplemousses et les autres produits locaux poussant en abondance,

Photos d'avocats dans l'arbre raiatea polynésie française
À Raiatea au bord de la route, des avocats pleins les arbres, il n'y a qu'à se servir ...    ©DM

- La préparation d'un four tahitien avec tout ce qu'il faut dans la nature : sable, pierres, cocos, feuilles de bananes, Uru (fruit de l'arbre à pain), bois ... sous la bienveillante direction de Tiki sur une plage de Huahine,

Photo de cocotier polynésie française
Le cocotier, un arbre presque magique : tout est bon ou utile !    ©DM
Photo d'un déjeuner Tahitien polynésie française
Déjeuner Tahitien sur la plage, c'est presque prêt : pain coco, uru, poulet cuit dans le sable, mangues, etc. miam !  ©DM
 
- La préparation des pinces de tuupa (crabes) avec Ti Pol sur un motu de Bora Bora et le coeur de palmier récolté sur place à la machette,

Photo d'un coeur de palmier polynésie française
Ti-Pol - Quelques coups de machette et on récolte un délicieux coeur de palmier tout frais !    ©DM

- Le lycée agricole, la culture d'ananas et l'usine de jus de fruits à Moorea ...  

Photo d'un champ d'ananas à Moorea polynésie française
Champ d'ananas à Moorea     ©DM

4 - La découverte de la vie à bord d'un catamaran avec les Biquets.

Photo du génois gonflé par le vent catamaran
À l'abri du génois gonflé par le vent ...   ©DM

Sans doute des évidences pour tout bon marin averti mais nous avons expérimenté la dépendance à la météo et aux vents ainsi que l'importance du choix des mouillages, pour ceux qui prennent le temps sans céder aux facilités du "charter" et du moteur. L'entretien constant du bateau, les actes de la vie courante qu'il faut adapter avec la vaisselle et la toilette dans l'océan ou les épluchures jetées par dessus bord pour les poissons ... la déconnexion du monde moderne qui permet de se ressourcer. Aussi et surtout les inombrables et incroyables histoires et aventures de nos hôtes qui sillonnent la planète depuis plus de vingt ans dans leur parcours de tourdumondistes des mers.   

Nos hôtes "tour du mondistes" - Les Biquets

5 - La découverte de la culture polynésienne qui fait écho par de nombreux côtés à ce que nous connaissons de la culture maorie avec des similitudes et des différences, dans les mots (Kia Ora vs Ia orana / Mana / etc.) ou les pratiques (les marae, les tiki).

Photo de marae a Tahiti polynésie Française
Marae à Tahiti   ©DM

Photo de tiki et de pareos au marché de Papeete polynésie française
"Tiki" sculptés et paréos au marché de Papeete  ©SM

Les visites de marae et les spectacles de danses traditionnelles / concours de couteaux de feu.
Le four traditionnel tahitien, la préparation de pain coco, la cuisson au feu de bois du fruit de l'arbre à pain, les va'as se préparant à la Hawaiki nui, les paniers et décorations de palmes, les somptueuses couronnes de fleurs, les paréos, les colliers de perles et de coquillages, les "roulottes" pour manger bon et pas cher, les familles réunies et les chants pour les grands départs - tellement émouvants - avec colliers de fleurs à l'aéroport de Tahiti, etc. 

Photo d'une repetition de danse dans un gymnase à Papeete polynésie française
Un dimanche à Papeete - Une répétation de danses traditionnelles surprise dans un gymnase   ©DM
Colliers de graines et de coquillages sur le marché de Papeete    ©DM

6 - Et puis, même si ça reste superficiel, toutes les petites informations grapillées ici et là sur cette attachante polynésie française bien lointaine ...parce que derrière le rêve il y a des peuples et que nous, on se pose toutes sortes de questions : mais de quoi vivent-ils ? quels sentiments les polynésiens entretiennent-ils vis à vis de la France ? Etc. ?

Alors en vrac :

À Tahiti, "l'âge d'or" de l'époque des essais nucléaires est révolue et la présence militaire française est maintenant très réduite sachant que les conséquences de ces essais dont on ne parle pas trop en métropole ont profondément marqué les populations locales ...

Photo du lieu de mémoire des essais nucléaires à Papeete
À Papeete, "lieu de mémoire des essais nucléaires"   ©DM

Les ressources et le développement économique restent limités et encore très liés au secteur tertiaire admistratif. On a noté :

--> un tourisme plutôt haut de gamme matérialisé par des hotels de luxe fonctionnant en vase clôt complémentés par le passage de paquebots adaptés à différents types de budgets, passant d'un mouillage à l'autre. Notre séjour a été marqué par l'arrivée des premiers charters en provenance de Chine suite à la signature d'un accord avec la compagnie Hainan Airlines et des commentaires dépités à la radio face à l'indifférence portée par ces premiers touristes au comité d'accueil qui les attendait avec musique et danses traditionnelles ...   

Photo de l'intercontinental à Bora Bora polynésie française
Intercontinental de Bora Bora - Paillotes et cocotiers, un paradis en vase clôt.
Photo du Paul Gauguin navire de croisière à Papeete Polynésie française
Le Paul Gauguin - Une option pour une croisière polynésienne


--> un espace maritime immense mais une pêche peu développée, essentiellement de subsistance ... mais là encore, une présence chinoise qui commence à se manifester avec des accords en cours pour développer l'aquaculture dont la production partira vers l'empire du milieu (élevage de concombre de mer essentiellement).

Photo de poissons vendus au bord de la route à Moorea Polynésie Française
Au bord de la route à Moorea, une "bonne" pêche du jour ...   ©DM

 --> même si tout semble pousser facilement, pas vraiment d'agriculture autre que de susbsistance, à quelques exceptions près comme l'ananas et l'usine de jus de fruits de Moorea dont la production alimente toute la polynésie française (trop compliqué, trop cher et trop loin pour envisager des exportations plus lointaines) ... je ne peux m'empêcher de mentionner les quelques vaches de la presqu'île de Tahiti, un peu incongrues ... et bien sûr, la vanille et les perles noires de Tahiti particulièrement réputées mais dont l'exportation est aussi difficile.

Photo de vaches à Tahiti
Dans la presqu'île de Tahiti, une petite Normandie et ses vaches !    ©DM
Photo d'un stand de produits frais au marché de Huahine polynésie française
Produits locaux au marché à Huahine ... avec musique d'ambiance et bonne humeur !   ©DM


--> des transports chers et compliqués, en avion ou en ferry quand il y en a. Il est parfois plus facile de s'envoler vers les salles de jeux de Hawaï ou les centres commerciaux des États-Unis plutôt que de faire une liaison inter-îles ...


Photos d'avions de Air Tahiti Polynésie française
Air Tahiti pour les liaisons inter-îles ou internationales

Photo du ferry de Moorea au départ de Papeete polynésie française
Ferry de Moorea au départ de Papeete   ©DM

Une polynésie française au statut de collectivité d'Outre-mer avec une administration semi-indépendante non-autonome... 

Pour le départ de la Hawaiki Nui, trois drapeaux représentant la France, Huahine et la polynésie française    ©DM

Et derrière la simplicité et la joie de vivre, des problèmes de "grande ville du Pacifique" à Papeete, le chomage, la pauvreté, l'alcool, la chèreté de la vie, la corruption, l'éloignement, des modes de vie qui se cotoient mais ne se mélangent pas, des jeunes métropolitains qui viennent attirés par le rêve mais ne restent pas après avoir goûté à la réalité des choses ... des îles avec des niveaux de développement inégaux ... et encore, tellement d'autres choses ...

Borne "PK 1" à Papeete - Un petit air de France à la sauce locale !   ©DM
De nouvelles constructions à flanc de coteau à Papeete   ©DM
Fresque du festival de Street Art de Papeete 2017  ©DM

7 - Avec pour finir, l'envie de revenir et d'approfondir, de pousser un peu plus loin pour aller découvrir les autres archipels, les Tuamotu ou les Marquises  ...

Nānā !

Photo de coucher de soleil à Taha'a polynésie française


* Nota :
- les maoris sont recencés indépendemment des populations polynésiennes. Ils représentent environ 11% de la population d'Auckland, une part qui ne cesse de diminuer sur la base des 3 derniers recensements.
- les îles de polynésie se partagent en "îles Hautes" avec du relief d'origine volcanique et les "îles-basses ou atolls" dont le relief est érodé et où il ne reste que la base de corail et de sable.

Plus d'infos :
Croisière catamaran "les Biquets en voyage" - Le site ICI
Les Biquets - Le Blog / Récits de voyages ICI
Les Biquets - La page Facebook ICI 
Hainan Airlines à la conquête du ciel polynésien - Tahiti infos 23/10/2017 ICI
Ferme aquacole de Hao : les investisseurs chinois se veulent rassurants - Tahiti infos 23/08/2017 ICI