Dans le plus grand parc régional d'Auckland, à Waitakere Ranges, les visiteurs sont priés de s'essuyer les pieds avant d'entrer dans la forêt afin de protéger les kauris, des arbres menacés ...
Waitakere Range Regional Park - ©SM |
Pour les Maori, le kauri géant était le roi des forêts de Nouvelle-Zélande, un arbre endémique aujourd'hui menacé qui couvrait autrefois toute la latitude du 38º parallèle sud dans l'île du nord : la région d'Auckland, la péninsule de Coromandel et le Northland. Dans la famille des conifères, ce lointain cousin du séquoia appartient au club des arbres les plus grands et les plus vieux de la planète, capable de vivre plus de 1'000 ans et de produire un tronc de plus de 2 mètres de diamètre. Un tronc habituellement long, droit et blanc-grisâtre. Ses feuilles sont longues et vertes (couleur bronze pour un jeune arbre) et pour se reproduire, l'arbre produit des pommes de pins mâles (pollen) ou femelles (graînes).
Kauri / Waitakere Range Regional Park - ©SM |
Le kauri, Agathis Australis de son nom savant, vit dans des forêts mixtes avec d'autres espèces d'arbres. À maturité, il domine la canopée et est parfois entièrement couvert de lianes; il est indispendable à certaines espèces de fougères, d'orchidées, de buissons et d'herbes qui ne vivent que sous son couvert. Le kauri pousse sur des sols pauvres sans rivaliser avec les arbres nécessitant des conditions plus fertiles.
Les Maori valorisaient les kauris pour leur taille et leur sève mais pour le bois, ils préféraient utiliser d'autres arbres alors que les européens les ont immédiatemment adoptés pour les mats des voiliers, la construction navale et courante. Surexploitées, les forêts se sont alors rapidement éclaircies et les zones survivantes ne doivent souvent leur salut qu'à leur inaccessibilité. Espèce menacée, le kauri est un arbre aujourd'hui scrupuleusement surveillé, protégé et il fait l'objet de programmes de replantations.
Malheureusement une autre menace guette ces kauris : la maladie du dépérissement (dieback disease). Causée par une sorte de champignon dont les spores attaquent l'arbre par les racines, endommageant d'abord les tissus qui transportent les éléments nutritifs entrainant ensuite le jaunissiment des feuilles qui tombent, l'éclaircissement de la canopée, la mort des branches et des lésions à la base de l'arbre avec perte de résine jusquà ce que l'arbre n'y resiste plus et finisse par succomber.
Observée pour la première fois dans les années 1970 sur l'île de Great Barrier au large d'Auckland, la maladie a été formellement identifiée en 2008 mais il n'existe aucun moyen de la traiter pour l'instant. Déjà présente dans plusieurs forêts de Nouvelle-Zélande, notamment dans le parc régional de Waitakere Range, elle se propage par le sol et les racines et des mesures sont prises pour essayer de contenir l'épidémie en informant le public et en l'invitant à participer à la prévention par :
- Des brochures et des panneaux d'information,
- la fermeture de certains sentiers de randonnées,
- des instructions et du matériel (paillassons, brosses, sprays desinfectants) pour que les marcheurs du dimanche et les randonneurs nettoient leurs chaussures AVANT d'entrer dans les forêts, qu'ils ne sortent pas des chemins et qu'ils nettoient encore une fois leurs chaussures en sortant...
Alors il ne faut pas trop s'étonner du travail de la "biosécurité" qui veille un peu obsessionnellement au maintien de la biodiversité de Nouvelle-Zélande, le visiteur est prié de montrer pate blanche en passant la douane et de faire ensuite comme tout le monde : s'essuyer les pieds en entrant et en sortant des forêts de kauris, des gestes simples pour essayer de contribuer à sauver ces arbres vénérables...
En jaune, les forêts touchées - ©SM |
©SM |
Station de nettoyage à l'entrée d'un sentier - ©SM |
Sources et plus d'infos :
Kauri - Te Ara encyclopedia of New Zealand - ICI
Auckland Council - Biosecurity - Kauri Dieback Disease - ICI
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