mercredi 25 janvier 2017

NOUVELLE-ZÉLANDE - Le bout du monde, c'est quand même loin ...

La Nouvelle-Zélande est souvent évoquée comme "le pays du bout du monde", la distance apportant une aura de mystère et d'inaccessibilité en guise d'exostisme. Et s'il est vrai que c'est une superbe destination de voyage offrant des paysages magnifiques et une formidable bouffée d'air et de liberté avec ses grands espaces, le rêve a aussi un prix pour celui qui se laisse séduire et choisit de s'y installer : celui de l'éloignement.


Détail - Table d'orientation Maungawhau - Mt Eden Auckland - ©SM

La table d'orientation de Maungawhau - Mont Eden indique des distances séparant Auckland d'autres villes du monde en affichant 18'550 km pour Paris. 
Alors quand on sait que la plus grande longueur terrestre est celle de l'équateur avec 40'075 km et que la plus grande distance séparant deux points sera au maximum de la moitié, c'est-à-dire plus ou moins 20'000 km, on y est presque !




Du reste, ce n'est pas sorcier, il suffit de se pencher sur un globe et de le faire tourner en imaginant l'axe passant par la France dans l'hémisphère nord pour ressortir à l'endroit diamétralement opposé dans l'hémisphère sud pour constater que la Nouvelle-Zélande est quasiment à l'antipode. Deux communes françaises* sont d'ailleurs officiellement diamétralement reliées à deux îles proches de la Nouvelle-Zélande et appartiennent au club très fermé des "4% de la surface du globe qui possède des points antipodaux situés tous les deux sur des terres émergées".
À l'inverse, on peut noter que l'antipode d'Auckland est situé en Espagne, à  Séville l'Andalouse, distante de 19'926 km.

Source wikipedia common - Cartes superposées inversées / superposition des antipodes
De France il est donc difficile de faire plus loin que la Nouvelle-Zélande et alors qu'il est facile de comprendre la notion d'antipode d'un point de vue théorique, ce n'est toutefois qu'une fois sur place qu'on réalise vraiment l'ampleur de ce qu'il représente, de façon très pratique quand en plus il faut cumuler :

- des saisons inversées ... ça c'est plutôt rigolo d'autant qu'en s'organisant bien on peut profiter de deux étés, skier en été (français) ou passer Noël à la plage pendant l'hiver (français),     

- 12 heures de décalage ... ça c'est déjà moins commode : quand la journée commence en France, elle se termine en Nouvelle-Zélande et quand elle s'achève en France, c'est déjà le lendemain chez les kiwis qui ont toujours un temps d'avance, le pays se positionnant juste après la ligne de changement de date,  

- 24 heures de vols au moins, en deux étapes minimum, sans compter les temps d'escales pour voyager d'Auckland à Paris (ou inversement) ... ça c'est déjà plus héroïque et du lourd ... parce qu'en pratique, on peut difficilement passer sous la barre des 28 heures de voyage sachant qu'il faut encore ajouter plusieurs heures à ce temps minimum pour peu qu'il faille se connecter à un point en province à l'arrivée et/ou au départ.

Le voyage est non seulement long (très long) et donc fatiguant mais il peut aussi se révéler extrêment coûteux quand on ne peut le programmer des mois à l'avance parce que la Nouvelle-Zélande n'est pas située sur les grands axes commerciaux où la concurrence et les volumes permettent de jouer sur le prix des vols.

La destination se révèle donc idéale pour ceux qui ont du temps ou qui cherchent à prende la tangente en maximisant le nombre de kilomètres avec la France mais il faut avoir conscience que les choses peuvent se compliquer une fois installés sur place lorsqu'une urgence survient et qu'il faut rentrer au plus vite, parce qu'alors le bout du monde c'est loin ... vraiment très très loin !


* Alzon/Gard antipode de Waitangi/île de Chatham au large de la Nouvelle-Zélande
   et Bouillé-Ménard/Maine-et-Loire antipode des îles Bounty appartenant à la Nouvelle-Zélande
   (source wikipédia / Point antipodal  ICI)

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