mercredi 4 octobre 2017

Gouvernement : la balle est au King Maker

En Nouvelle-Zélande après les élections générales du 23 septembre, la couleur du nouveau gouvernement reste incertaine et dépendante de celui que tout le monde surnomme le "King Maker".

Winston Peters, le "King Maker"    Source : NZ Herald 

La redistribution des 120 sièges parlementaires ne sera pas arrêtée avant l'annonce officielle du 7 octobre, après le décompte des "votes spéciaux"* pouvant encore changer les résultats déjà diffusés par la commission électorale :
- 58 sièges pour les National-conservateurs
- 52 sièges pour l'opposition composée des Labor-travaillistes (45) et des Green (7) [En partant du principe qu'aucune surprise/tractation ne viendra remettre en cause cette alliance]
- 9 sièges pour New Zealand First mené par le charismatique Winston Peters, 72 ans, leader Maori surnommé le "King Maker"
- 1 siège pour ACT
Les partis United Future et Maoris sont éliminés des bancs de l'assemblée alors qu'aucune autre formation n'y fait son entrée.

Résultats temporaires des élections Générales 2017 - Source : NZ Herald / Commission électorale NZ

Dans cette configuration, c'est le "petit parti" NZ First qui détient le pouvoir de faire pencher la balance de la majorité d'un côté ou de l'autre de l'assemblée. Winston Peters, le King Maker, est habitué à jouer les arbitres et à faire basculer les gouvernements dans un sens ou dans l'autre : en 1996, il avait aidé le parti National à prendre le pouvoir contre un poste de vice-premier ministre alors qu'il s'était joint au Labor en 2005 en échange des affaires étrangères ...
Après "consultations internes" auprès de son parti la semaine dernière, les négociations sont maintenant ouvertes pour savoir où ira son allégeance qu'il fera chèrement payer en ministère(s) ainsi qu'en concessions politiques ... à moins qu'il ne choisisse une troisième voie le plaçant sur la touche d'opposition pour orienter, des bancs de l'assemblée et au cas par cas la politique d'un gouvernement National minoritaire. 

C'est l'occasion pour quelques députés de s'interroger sur le bien fondé de la représentation proportionnelle et du poids qu'elle accorde aux "petits partis" alors que d'autres soulignent que "rien ne dit que le parti le plus représenté a le droit moral de gouverner", un vrai sujet !

Le plus formidable dans cette période d'incertitude, c'est le pragmatisme de certains journalistes kiwis - de radio en particulier- qui ne se perdent pas en conjectures et adoptent une attitude plutôt reposante : partant du principe que le nouveau gouvernement résultera de tractations nécessitant du temps, ils préfèrent traiter d'autres sujets en attendant que ça se passe, une belle illustration de l'adage tout vient à point qui sait attendre !

Notes:
Les "votes spéciaux" sont ceux des électeurs qui n'ont pas pu se déplacer dans un bureau électoral le jour de l'élection, pour des raisons très variées mais bien définies (malades, handicapés, séjours à l'étranger, impossibilité justifiée de voter le jour du scrutin, inscriptions sur les listes à moins de 31 jours du scrutin, etc.). Ils représenteraient 15% de l'électorat et des voix traditionnellement plutôt Labor-travaillistes et Green-Écologistes.   

Plus d'infos :
Political Roundup : The Winston Peters Problem - NZ Herald 3/10/2017 ICI
Peters says he will get deal done in time as NZ First's caucus meeting goes into the night - Stuff 3/10/2017 ICI
It's time to ditch the MMP threshold - Stuff 2/10/2017 ICI
Hans Grueber : Nothing says the largest party has moral right to govern - NZ Herald 2/10/2017 ICI
Terry Dunleavy : Tyranny of the minority the elephant in the political room - NZ Herald 3/10/2017 ICI
Michael Cox : Peters has had every coveted posts except PM - NZ herald 4/10/2017 ICI

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire