Le "polar" est par excellence le genre
qui permet de se déconnecter
le temps d'une enquête.
Avec les deux volets
de la saga maorie,
de la saga maorie,
on remet deux fois le couvert
et on double le plaisir
et on double le plaisir
en y associant la découverte
d'un pays
et d'une culture.
Folio policieret d'une culture.
Saga maorie de Caryl Férey
Genre : polar
Première édition :
Haka (Baleine- Le seuil) : 1998
Utu (Gallimard) : 2004
Initialement publiés en deux temps, les deux volets de la saga maorie peuvent se lire indépendemment ou l'un à la suite de l'autre comme je l'ai fait avec l'édition 2016 qui les combine en y ajoutant un chapitre inédit. Utu constitue plus ou moins la suite de Haka même si le policier-enquêteur-héro n'est pas le même et que l'enquête prend une direction et une ampleur différente d'une histoire à l'autre.
J'ai eu d'abord un peu de mal à entrer dans haka à cause du style ampoulé de l'auteur et puis j'ai fini par en faire abstraction pour me laisser prendre par l'enquête; une écriture que s'est sans doute fluidifiée aussi parce que c'est un point qui ne m'a pas génée dans Utu.
Ces deux enquêtes nous font plonger dans un monde ultra-violent bien loin du ressenti de l'expérience néo-zélandaise qui peut être la mienne :
- les enquêtes sont menées par cette race d'inspecteurs incorruptibles hors normes et hors règles, un peu déjantés, drogués et/ou alcoliques, bagareurs et ne répondant qu'à leur propre conscience et leur propre déontologie,
- ils font face seuls (ou presque) à un monde politico-économico-médiatique pourri jusqu'à la moelle,
- les maoris sont poussés aux extrêmes et font eux-aussi revivre de vieilles traditions qu'on croyait disparues pour essayer de faire valoir leurs droits, faire respecter leurs morts et retrouver leur honneur.
Deux "thrillers" toutefois bien ficelés et d'autant plus intéressants qu'ils sont bien documentés : on se balade entre Auckland et ses environs, dans l'île du nord, à Roturoa, à Waitakere Range ou au Northland. On apprend également beaucoup de choses sur la culture maorie, notamment dans le deuxième volume.
Bref, un bon moment qui m'a rappelé la lecture de Yeruldelgger de Patrick Manoukian où l'on retrouvait au travers d'une enquête toute aussi violente menée par le même type de héro solitaire, un plaisir du voyage et de la découverte identiques, dans le cadre de la Mongolie cette fois.
On accroche ou pas, moi j'aime finalement assez.
Un mot sur l'auteur :
Caryl Férey est un auteur français né en 1967, écrivain, voyageur et scénariste.
Après une enfance bretonne, il fait le tour d'Europe à moto puis un tour du monde à 20 ans en passant par la Nouvelle-Zélande qui lui inspirera Haka puis Utu.
C'est son "Zulu" paru en 2008 qui lui fait gagner le "Grand Chelem : dix prix, neuf traductions et un film tourné au cinéma à l'été 2012 par Jérome Salle".
Sa bibliographie conséquente comprend des romans, des polars (nombreux prix qui font de cet auteur un spécialiste reconnu du genre) et des livres pour la jeunesse. Il a aussi écrit pour des musiciens, le théâtre et la radio.
Dans mon petit lexique Maori-Français :
Haka : danser, une danse
Utu : se venger, la vengeance
Sources et plus d'infos :
Site de Caryl Férey - ICI
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