Avec ses 85 kilomètres de long sur 40 kilomètres de large, c'est l'une des plus grandes péninsules de Nouvelle-Zélande, bordée à l'ouest par le bras de mer de Thames, ouverte à l'est sur l'océan Pacifique, elle boucle le golfe d'Hauraki en protègeant la baie d'Auckland. Ses paysages d'origine volcanique sont dominés par la chaîne de Coromandel dont les collines couvertes de forêts primaires culminent au Mont Moehau, à 892 mètres alors que ses 400 kilomètres de côtes très découpées se déclinent en version sable, rochers, mangroves ou falaises et en de multiples baies, anses, péninsules, estuaires, promontoirs, etc.
Pour s'y déplacer, il vaut mieux disposer d'un véhicule et emprunter la boucle de la "Pacific Coast Highway", la route 25 qui en fait le tour en longeant le bord de mer sur pratiquement toute la façade ouest entre Thames et Coromandel (ville) et en donnant accès à quelques chemins de traverse à l'intérieur ainsi qu'à des échappées et pistes côtières au nord et à l'est.
Partis le samedi matin et ne disposant que des deux jours du week-end, il a fallu faire des choix pour ce circuit "premières découvertes". La saison restant par ailleurs "haute" avec des taux d'occupation dépassant parfois les 90% du fait de la proximité d'Auckland, nous nous étions assurés de réserver un hébergement pour la nuit à Whitianga.
Samedi : la côte Est entre Pauanui et Whitianga.
Péninsule de Coromandel - À la découverte de la côte est. |
Depuis Auckland, nous filons directement et sans arrêt jusqu'à Hikuai où nous obliquons d'abord au sud de l'estuaire de la Tairua jusqu'à Pauanui, une station balnéaire plutôt chic avec côté plage, des "bachs"(1) de bord de mer métamorphosés en grandes maisons modernes et côté estuaire, un programme immobilier-marina haut de gamme récent, tracé de plusieurs allées bordées de grandes maisons entourées de pelouses et jardins manucurés, chacune au bord de l'eau avec ponton(s) privatif(s), beaux équipements et gros bateaux (encore quelques lots à vendre !).
Rien de mieux pour faciliter l'accès à ce petit paradis qu'un aérodrome particulièrement actif samedi matin, central, perpendiculaire à la grande plage que les avions rasent à l'atterissage après leur approche au dessus de l'océan pour une parade aérienne un peu surprenante.
"Bachs améliorés", lotissement-marina et aerodrome de Pauanui - Coromandel ©SM |
Côté implantation, le site bénéficie d'une longue et belle plage de sable blanc qui se termine au pied des falaises d'une réserve naturelle, le tout parfait pour les baigneurs, les surfeurs, les sports nautiques, les pêcheurs ou les marcheurs. On peut même voir des gamins soulèvant de gros cailloux au pied des falaises, à la recherche de gommes de kauris (ambre de kauri), survivance des arbres majestueux qui couvraient autrefois toutes les pentes de la péninsule. Ce bois a été exploité dès la fin du 18ème siècle par les maoris pour le commerce avec les occidentaux avant que ceux-ci s'installent à leur tour dans la péninsule et participent à l'abatage massif de ces arbres destinés à la construction navale. On estime qu'il ne fallu qu'une vingtaine d'années pour épuiser la manne et ramener la taille des forêts de Coromandel de 200'000 à 5'000 hectares. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, cette activité fut remplacée par l'industrie minière après la découverte d'or en 1852 mais aujourd'hui cela fait surtout partie de l'histoire parce que le secteur premier, c'est celui du tourisme.
Plage de Pauanui - Coromandel ©SM |
Après Pauanui, retour en direction d'Hikuai pour passer au nord de l'estuaire et accéder à Tairua, une autre station balnéaire, plus populaire, assez animée et plutôt sympa. La ville est dominée par le double sommet d'un volcan éteint qui culmine au mont Paku, facile d'accès pour de jolies vues à 360º sur Coromandel, le Pacifique et les îles environnantes, Pauanui et Tairua. La marche peut se faire en partant de Paku drive en bas de la montagne ou en se garant au bout de Trinui Crescent pour ne faire que la dernière étape du sentier grimpant au sommet. Sur le bord du chemin, des panneaux explicatifs donnent des informations historiques et la table d'orientation du sommet permet de nommer les points du reliefs et les différentes îles, Castle Rock, Mercury, Aldermen, Slipper et Shoe.
À noter que le mont Paku fait partie de la liste des "101 must-do's for kiwis" (liste des 101 endroits à voir pour les néo-zélandais) établie par AA (Automobile Assurance) qui propose non seulement des assurances et des services aux automobilistes mais aussi des cartes et des guides de voyages.
Un point de vue à ne pas manquer.
Vues du Mont Paku - Tairua ©SM |
Avant de quitter Tairua, nous passons voir sa plage, surveillée et ouverte à la baignade puis nous faisons un arrêt et un crochet aux environs, sur la route au nord de la ville :
- Twin Kauri Scenic Reserve : deux grands arbres kauris, visibles du bord de la route,
- Sailors grave historic reserve : la "plus ancienne" tombe de marin en Nouvelle-Zélande, sous des arbres au bord de la plage de Te Karo Bay. Cette pierre entourée d'une barrière blanche est entetenue par la navy, mais elle n'a pas plus d'intérêt que ça. Elle est située au bord d'un chemin balisé, le "Sailors Grave Whenuakite track" qui, par contre, peut intéresser ceux qui ont du temps.
Plage de Tairua - Plage de Sailors Grave et Twin Kauri ©SM |
Il est temps ensuite de gagner Hahei, un autre crochet à partir de la route 25 pour rejoindre notre point d'orgue de la journée, Cathedral Cove. L'endroit n'est accessible qu'à pied ou par la mer. Il est très fréquenté et le parking pour prendre le chemin qui permet d'y accéder est situé au bout d'une route en cul de sac, en haut d'une falaise au nord de Hahei mais il ne dispose que d'un nombre de places très limité; pour s'y garer, il faut donc avoir un peu de chance, se battre avec d'autres automobilistes pas toujours très fair-play et éviter les foudres du surveillant du parking qui cherche à garder la circulation fluide en évitant la création d'une queue. En pratique, la plupart des automobilistes font demi-tour et retournent se garer à Hahei mais c'est loin d'être idéal même s'il y a toujours la possibilité de rejoindre Cathedrale Cove par bateau-taxi.
Cathedral Cove Walk ©SM |
Du parking, le chemin de 2,5 kilomètres est assez large et goudronné jusqu'à Cathedral Cove avec des descentes, des montées et à l'arrivée, des escaliers pour rejoindre la plage. Il faut compter au moins 1h30 pour l'aller retour, plus en faisant les détours par les deux baies intermédiaires, Gemstone Bay et Stingray Bay, que nous avons gardées pour le retour. La marche est agréable et fait partie de l'intérêt de la visite avec de beaux points de vues et de jolis paysages.
À l'arrivée, l'arche de Cathedral Cove permet de relier deux plages abritées dans deux anses ceinturées de falaises avec du côté océan, de grands rochers emblématiques dont Sphinx Rock. L'excursion figure en tête de liste des "lieux à voir à Coromandel" dans tous les guides et agences de voyages si bien que la fréquentation s'en ressent avec une grande affluence et concours de selfies à gogo.
Cathedral Cove, plage nord - Hahei, Coromandel ©SM |
Cathedral Cove, plage sud - Hahei Coromandel ©SM |
À l'aller ou au retour, il ne faut pas hésiter à faire le crochet pour s'arrêter à Stingray Bay, une anse calme et peu fréquentée avec une très jolie plage de sable qui nous a beaucoup plu. Le détour par Gemstone Bay, petite baie couverte de pierres rondes, nous a par contre un peu déçus mais reste a priori un excellent "spot" pour le snorkelling pour lequel nous n'étions pas équipés.
Stingray Bay - Hahei, Coromandel ©SM |
Et pour clôturer la journée, une dernière visite en passant par la plage de Hot Water Beach située au sud de Hahei pour profiter d'un phénomène naturel à marée basse : quand la plage ce découvre, il est possible de creuser des bassins privés dans le sable qui se remplissent d'eau chaude provenant de sources souterraines. L'eau peut-être brulante mais elle se refroidit au contact de l'eau de mer et de l'air. Là encore, beaucoup de monde mais c'est plus facile de se garer... Pour ceux qui ne sont pas équipés, il est possible de louer des pelles pour creuser son trou ou alors on peut attendre qu'un trou se libère. Beaucoup d'efferverscence, c'est assez drole à regarder. Il faut bien sûr s'assurer des heures des marées, dans notre cas, elle était basse à 18h30, ce qui justifiait une visite en fin de journée sans être idéal parce que la plage est à l'ombre, à une heure ou les températures extérieures se refroidissent rapidement. Nous nous sommes finalement contentés de bains de pieds tout en nous amusant du spectacle.
Hot Water Beach - Coromandel ©SM |
Après ce dernier crochet, dernière étape jusqu'à Whitianga qu'il faut rejoindre par la route 25. Il existe un ferry qui permet de passer par Cook's Bay pour rejoindre ensuite directement Whitianga mais il ne prend que des passagers, pas les véhicules et il vaut mieux le savoir.
Whitianga est une étape agréable avec pas mal de possibilités de logements, des restaurants et cafés pour diner en soirée et petit déjeuner le matin.
Une journée bien remplie et très satisfaisante en termes de découvertes, Coromandel, on aime !
Notes :
(1) Le "bach" est la maison secondaire néo-zélandaise."Bach" (prononcer "batche") est un diminutif du mot "bachelor" et de l'expression "live like a bachelor" qui signifie "vivre en célibataire", c'est à dire très simplement. Typiquement, le "bach" était une petite maison sans prétention, limite cabane, avec le miniumum, sans aménagements ou équipements, le plus souvent en bord de mer.
Sources et plus d'infos :
Sailor Grave Whenuake track - Dpt of conservation ICI
Mount Paku, Tairua - 101 must do's for kiwis ICI
Site de Hahei/Visitor Info - ICI
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