Nous nous sommes offerts ce plaisir avec VolcanicAir, de sa base stratégiquement placée sur la rive du lac de Rotorua pour un vol en hélicoptère et un circuit triangulaire d'une demi-journée : Rotorua - White Island - Mount Tarawera- Rotorua.
La capacité de l'habitacle de l'hélicoptère est limitée et les groupes sont forcément de petite taille avec, sur notre vol, un maximum de 6 passagers, 2 à l'avant avec le pilote, 4 à l'arrière sachant que les poids doivent être répartis et que l'avant est réservé aux plus légers. La pesée est d'ailleurs de rigueur avec passage obligatoire sur le pèse charge de l'accueil où l'on reçoit toutes les consignes pour le vol avant le départ.
(Nota : comme on se rend sur un volcan actif, imprévisible par nature, on ne part pas non plus sans avoir préalablement signé une décharge de responsabilité.)
Le vol peut ensuite commencer en s'élevant au dessus du lac pour découvrir les paysages se déroulant jusqu'à l'océan (avec un arrêt à la pompe avant la traversée, pour faire le plein !) ...
... une dominante de verts avec des collines, des champs, des maisons ...
... des forêts de pins à plusieurs étapes d'exploitation sylvicole ...
... des grands et beaux lacs bleus ...
... d'autres lacs, un mont volcanique formant une verrue sur l'horizon et toujours un monde en vert et bleu ...
... jusqu'à la côte et l'océan Pacifique ...
... où il reste à atteindre l'île volcanique de White Island, objectif du jour, à une cinquantaine de kilomètres de la côte.
Sur place, on se pose sur l'une des plateformes de bois prévues pour les hélicos et le pilote/guide y donne de nouvelles consignes de sécurité ainsi que du matériel de protection, un casque et un masque à gaz pour pouvoir reprendre haleine en cas de blocage respiratoire quand on passe près des bouches et émanations de souffre.
... et si jamais il y a un problème ? - suivre les consignes et courir très vite !
Volcan le plus actif de Nouvelle-Zélande au statut de "scenic reserve"*, l'île n'en est pas moins une propriété privée. Pendant des années, elle a été exploitée pour le souffre qui en était extrait et il en reste aujourd'hui quelques traces industrielles avec des pans de murs et de l'outillage rouillé en voie de décomposition dans la partie sud-est de l'île, la zone du cratère ouverte sur l'océan avec son accès maritime.
La légende raconte qu'après la catastrophe, on ne retrouva qu'un seul être vivant, Pierre le Grand, le chat du camp !
En suivant les traces du guide, on s'enfonce ensuite vers le fond du cratère et sa partie la plus active ...
... avec ses fumées, ses bouillonnements et son paysage apocalyptique, il faut être prudent et ne pas aller n'importe où parce que la croute du sol est parfois fragile et dangereuse et que tout ce qui ressemble à de l'eau est brûlant ...
... Le volcan vit et respire en relachant ses gaz toxiques dont le souffre qui se dépose en laissant un peu partout dans le paysage sa marque jaune caractéristique ...
... et il faut parfois se servir des masques à gaz pour éviter l'étouffement ressenti à proximité de ces cheminées en communication directe avec l'enfer ...
Le centre du cratère est rempli d'un immense lac acide brulant ...
... les gaz rejetés tout autour peuvent atteindre des températures de plus de 800ºC ...
Depuis 1826, ce sont plus d'une trentaine d'éruptions, petites ou modérées qui ont été enregistrées à White Island. Sur une échelle de risque de un à cinq, le niveau d'alerte s'y établit en général à un ou à deux avec une activité volcanique correspondante, fumeroles et boues qui en sont les manifestations les plus courantes et les plus habituelles.
Parfois, ce niveau d'alerte augmente, marqué alors par d'autres phénomènes plus brutaux comme en 2000 par exemple, une année qui a vu l'apparition d'un nouveau cratère et l'expulsion massive de cendres / boues.
De ces paysages lunaires, il se dégage une impression de force et de fascination, la vision d'un processus qui nous dépasse, un bout de notre planète en pleine fusion, à la fois menaçante et en devenir ...
... et parce qu'il faut bien repartir, la visite se termine par un retour au point de départ, à l'hélicoptère.
L'extension au mont Tarawera avant de rentrer à Rotorua est un simple crochet qui permet de se poser au sommet de cet autre volcan majestueux, dormant mais lui aussi actif. Il est constitué de onze dômes alignés le long d'une large fissure éruptive alors que sa dernière éruption du 10 juin 1886 avait fait 153 morts et entrainé la disparition des terrasses roses et blanches de Rotorua, merveille de la nature et attraction touristique de renommée internationale dont il ne reste plus que les représentations qui en avaient été faites.
Un spectacle magnifique en fin de journée et une belle conclusion à cette excursion exceptionnelle.
Nota :
* Whakaari est le nom maori du volcan et signifierait "ce qui peut être rendu visible", sans doute par référence à la façon dont l'île disparait et réapparait derrière ses nuages de fumées et de vapeur.
Quant au nom de White Island, il a été donné par le capitaine Cook un peu pour la même raison, celle d'un nuage blanc cachant l'île qu'il n'a vu que de loin et qu'il n'avait donc pas identifiée comme volcanique.
* L'île est une scenic reserve depuis 1953; elle accueille 10'000 visiteurs environ chaque année.
Voir aussi :
Rotorua (1) -Coeur géothermique et culturel de la Nouvelle-Zélande
Plus d'infos :
Site de VolcanicAir ICI
GeoNet - Geological Hazard information for New Zealand - White Island ICI
White Island (Whakaari) - 100% Pure New Zealand ICI
Trois semaines sur les routes de Nouvelle-Zélande - Jour 22 (08/04/2017)
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